Good Afternoon, pretty girl. [ JJ]

Ashleigh Carpenter aurait tout l'air d'un type amoureux. Ses cheveux frais lavés, la chemise repassée, même ses jeans étaient impeccables. On aurait pu se demander ce qui se tramait chez lui. Bouquet de fleurs à la main, c'était presque exagéré. Il n'agissait pas ainsi à l'habitude, et pour tout dire, il n'avait jamais compté agir ainsi. Pourtant, tout avait commencé l'après-midi de la semaine d'avant. Il était au parc, fumant tranquillement des cigarettes, lorsque le gamin était tombé de l'arbre. Il s'était foulé une cheville. La brave petite maîtresse d'école avait alors paniqué, mais il l'avait aidé un peu. Il était souvent tombé des arbres, gamin, et savait quelque peu comment s'en tirer. Après une journée mouvementée à aider la jeune femme brune, il avait décidé qu'il ferait mieux de l'inviter à boire un café. Et ce soir là, un truc magique se produisit. Il ne l'embrassa pas, ne coucha pas avec elle. Il la racompagna simplement chez elle, après avoir eu droit à son numéro de téléphone. C'est pour ça qu'il l'avait recontactée pour un rendez-vous au Viva Kardista, en fin d'après midi. Il faisait encore plutôt chaud, et il y avait plusieurs personnes au café. Il espérait qu'elle arriverait bientôt, par contre, et c'était un peux gênant, il ne savait pas ce qui se passerait entre eux. Après tout, il ne voulait pas paraître comme à son habitude, c'était tout de même une maîtresse d'école. Et d'un autre côté, du côté non-maîtresse d'école, elle était superbe, et vraiment très différente de ce qu'il avait connu jusqu'à présent.

Il la vit finalement arriver, et il se surprit à s'être rappelé d'elle avec autant de précision. Sa taille fine, son corps au teint hâlé par le soleil. Bref, elle était vraiment belle. Il se leva pour l'accueillir et l'embrassa simplement sur la joue, posant une main sur son épaule avant de lui tendre les fleurs. Il lui murmura, taquin. « Simplement parce que j'en avais envie. » Bien sûr, tu parles. Depuis quand est-ce que Ashleigh offrait des cadeaux, particulièrement au deuxième rendez-vous? Depuis quand seulement y avait-il un deuxième rendez-vous.

Les questions de la jeune femme se succédaient et il lui adressa un léger sourire à son flot de paroles. Elle avait une voix agréable, le genre de voix qu'il supportait bien. Il n'aimait pas à l'habitude les femmes qui parlaient sans arrêt, mais quelque chose d'attendrissant faisait que chez Juliette, c'était plutôt une qualité qu'un défaut. Alors qu'elle le vouvoyait, il souriait toujours, lui offrant le menu pour qu'elle puisse choisir ce qui lui plaisait. Il comptait payer sa consommation, ou tout ce qu'elle voudrait. Il n'était pas le garçon typique bourré de fric, mais ses moyens étaient tout de même assez bon et il n'allait certainement pas se ruiner à payer un café à une jeune femme. Elle lui fit bientôt réaliser qu'encore une fois, c'était lui qui lui offrait un cadeau. Elle ajouta qu'elle était confuse, toujours en le vouvoyant. Ashleigh éclata de rire, amusé de son attitude. Sans vraiment le vouloir, il posa sa main sur celle de la jeune femme, et la retira en s'en apercevant. Il ne voulait pas risquer de tout foutre en l'air. D'une voix calme, il lui dit tout simplement, comme s'il tentait de la rassurer :

« Enfin, ça me fait plaisir Juliette. Et s'il te plaît, cesse de me vouvoyer. J'ai l'impression d'être un vieillard tout à coup. » Il lui fit un clin d'oeil avant de poursuivre dans son discours. « Et crois-moi, ta simple venue est encore mieux que des cadeaux. » Bon ça c'était sans doute de trop et bien vite il sembla réaliser qu'il parlait trop. Lorsque la jeune serveuse vint les voir, Ashleigh lui adressa un léger sourire, lui offrant de prendre la commande de Juliette avant la sienne. Lorsque celle-ci eut commandé, il déclara simplement sur un ton détaché qu'un voulait un café noir, et qu'il voulait tout ça sur la même facture. Il se passa une main dans les cheveux, frottant ensuite sa barbe de quelques jours, et il se râcla la gorge. La serveuse partie, il tenta d'adopter un ton détaché, lui demandant :

« Donc. J'imagine que l'on devrait parler un peu de nous. Alors, Juliette. Que fais-tu d'autre dans la vie mis-à-part enseigner à des jeunes qui se prennent pour des singes? » Il lui fit un sourire, regardant autour de lui. La place s'était calmée. Heureusement, il ne se voyait pas continuer dans un tel vacarme.