Feelings From The Heart
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 Besoin de toi, envie de shopping [Aaron

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Bambou M. Whiteley

Bambou M. Whiteley


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MessageSujet: Besoin de toi, envie de shopping [Aaron   Besoin de toi, envie de shopping [Aaron Icon_minitimeSam 23 Mai - 16:13

« Le sort fait les parents, le choix fait les amis. »

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    Qu'il était bon de ne pas travailler un jour de grand soleil. De faire la grasse matinée dans un grand lit et ne pas entendre de réveil qui coupe le sommeil. Non rien, juste se réveiller quand on veut et faire ce que l'on veut de sa journée. Surtout à Eros, par pareil temps, cela voulait dire plage, baignade et bronzette. Un parfait petit programme de la journée dont Bambou se délectait dans son lit, les draps poussés aux pieds tandis qu'elle s'étirait doucement avant de s'assoir tranquillement. Dans ce grand loft, un rêve s'était réalisé puisqu'elle vivait avec ses deux garçons préférés et depuis le temps, ils ne se sont pas étripés. Quelques disputes par-ci par-là mais tout revenait facilement dans l'ordre pour poursuivre leur amitié. Pour ne pas déjeuner seule, elle eut l'idée d'aller les réveiller, en prenant bien sûr soin qu'il n'y avait personne dans leur lit, cela pourrait faire désordre. Le lit de Clay était déjà fait, il devait travailler et pareil pour Aaron. Lui a aussi l'option d'avoir découché, ce qui arrivait souvent. Toute seule dans un si vaste appartement, la musique s'imposait. Un bon CD de rock au volume assez fort et ses longs cheveux se secouaient dans tous les sens pendant qu'elle dansait et préparait son petit déjeuner par la même occasion. La matinée passa assez vite entre manger, le ménage et se doucher histoire d'être propre. C'était son tour de passer l'aspirateur de toutes façons. Oui, pour mieux s'organiser pour une agréable vie en communauté, chacun avait des tâches à effectuer et tout était noté sur un tableau afin que personne n'oublie. Qu'il était agréable de vivre avec des gens respectueux, en plus d'être sympa et beaux gosses. Combien de fois, allongée sur le canapé, elle avait discrètement observé l'un des deux sortir de la douche à moitié nu avec la serviette autour de la taille. Elle n'avait pas les amis les plus moches ni les plus mal foutus, ça c'était sûr ! Tous les deux taillés en muscle, de quoi faire baver la gente féminine; Elle avait l'impression parfois qu'ils faisaient exprès de passer ainsi devant elle ou lorsqu'ils rentraient et enlevaient leur t-shirt car il faisait « trop chaud ». Enfin quoiqu'il en soit, la demoiselle n'allait pas priver son regard café de des jolies choses, des beaux corps.

    Revenons à nos moutons sur les occupations de la journée de Miss Whiteley. Il fallait maintenant qu'elle s'habille pour la plage. Même la, notre petite reine de la mode a besoin de se sentir bien dans ses fringues à chacune de ses sorties. Donc quelle couleur ? Oui, la jeune femme avait plusieurs maillots de bain selon ses envies et les accessoires assortis. Aujourd'hui, elle serait en rose et blanc, ce maillot de bain rayé était magnifique, elle avait une robe rayé dans les mêmes tons, shorty rose, des chaussures de tous les motifs aussi donc ça c'était bon, le sac blanc mais … où était son maillot de bain ? Il n'était pas dans le tiroir adéquat et Bou, assise en tailleur sur le sol, réfléchissait à ce qu'elle en avait fait jusqu'à la révélation. Elle l'avait jetée car il y avait un trou sur la culotte ! Alors elle devrait tout rechanger mais à fouiller, aucun des maillots de bain dans le tiroir ne l'inspirait réellement. Pour remédier à cela, il fallait une solution radicale : acheter ! Oui, Bambou était une véritable accro du shopping, elle dégainait sa carte bleue plus vite que son ombre et ne savait pourtant jamais quoi se mettre, ou alors repérait toujours un petit truc sympa dans un magasin, entrait dedans et en ressortait avec non seulement cet article mais aussi d'autres, tous aussi jolis les uns que les autres. Ici, il y avait moins le choix mais imaginez la à New York, courir de boutiques en boutiques, on pourrait presque mettre la musique de Pretty Woman en fond sonore tellement cela y était ressemblant. Pas mal de commerçants la connaissait à force, les arrivages étaient fréquents donc toujours du nouveau pour notre malade des fringues ainsi que des accessoires. Limite, sa chambre pourrait devenir un magasin à son tour. Mais le shopping seule, ce n'était pas drôle, il lui fallait de la compagnie. Clayton l'accompagnait volontiers mais aujourd'hui, il n'était pas là alors il lui fallait un plan B. En attendant, elle décida une autre tenue avec une robe bleue à manche large, ajustée à la taille par une ceinture blanche, parfaite pour aller avec le sac. Ainsi qu'avec un bandeau qu'elle glissa dans ses cheveux pour les retenir en arrière.

    Un miracle survint lorsqu'elle entendit la clé dans la porte. Un large sourire vint à son visage et elle accourut pieds nus jusque dans l'entrée. Sûre que ce soit son C, elle commença à parler au loin, toujours heureuse de la venue providentielle de son ami.
      B – Clay, tu serais un amour de m'accompagner … Ron !!!
    Et sans départir de sa bonne humeur, elle se jeta dans ses bras comme si la demoiselle ne l'avait pas vu depuis des mois alors que c'était genre … hier ? Oh mais le pauvre ne savait pas ce qui l'attendait. Non seulement contente de voir son meilleur ami, Bambou tentait déjà de l'amadouer par de la tendresse dont elle savait si bien y faire. Quand il s'agissait de shopping, Aaron savait toujours s'esquiver, prétextait toujours un rendez vous ou quelque chose à faire et c'était le troisième luron qui s'y collait sans vraiment trop le convaincre, par bon coeur et absence de choix. Mais là, la jeune femme n'allait pas le laisser partir de si tôt, ça non. Voilà pourquoi, lorsqu'elle s'écarta de son ami, elle lui fit un petit sourire et un regard suppliant.
      B – Tu veux être un amour ? Viens faire un tour avec moi, j'ai plus de maillots de bain.
    Le ton de sa voix montrait à quel point elle essayait de le convaincre puis sans lui laisser le temps de réfléchir, elle ajouta toute contente, comme il avait accepté.
      B – Je mets mes chaussures et on peut y aller! Bouge pas !
    Elle repartit comme une flèche dans sa chambre pour mettre ses petites sandales blanches avec un léger talon, histoire de la grandir d'un centimètre ou deux, se saisit de son sac besace avec sa petite vie dedans et retourna à son ami pour lui prendre le bras. On ne pouvait pas lui résister, Bambou savait quand elle voulait quelque chose et n'en démordait pas.
      B – Comme ça, je pourrais parler à mon courant d'air préféré et tu as bon goût en matière de maillot de bain, t'en vois toute la journée !
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Aaron P. Casabelli

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MessageSujet: Re: Besoin de toi, envie de shopping [Aaron   Besoin de toi, envie de shopping [Aaron Icon_minitimeDim 24 Mai - 16:01

    Assis sur la chaise de mon poste de garde, j’observe le monde en profitant du soleil. Je laisse ses rais colorés ma peau et je bénis le climat d’Eros. Si le meilleur Tiramisù artisanale ne se dégustait pas au centre de Little Italy chez Becca, la plus italienne des américaines, j’arriverais presque à ne pas regretter mon quartier américain. Ah. Bon sang. Je me montre si ingrat pour le continent qui m’a vu naître et qui m’a porté. New York city m’a fait grandir, m’a consolé, m’a amusé et est sans nul doute le plus juste témoin de mes maladroites frasques, mes périlleux écarts, mes déboires amoureux, mes exquises premières fois ou encore, mes plus sincères amitiés. Et pourtant, un peu plus de six mois suffirent à me rendre infidèle. J’affectionne Eros presqu’autant que ma ville natale. Certes, elle ne détrône pas le symbole de mon Italie d’origine mais, je chéris chaque souvenir que je construis sur cette île. Je me nourris de chaque rencontre plus enrichissante les unes que les autres.

    Adieu les réveils-matins aux sonneries stridentes. C’est l’astre Ra qui m’éveille de ses chaleureux rayons et recharge mes batteries du lever jusqu’au coucher. Aux diables mes humeurs aussi maussades que le climat new yorkais n’est pluvieux. Chaque jour, je quitte le loft le sourire aux lèvres, contemplant un ciel sans nuage. Parfois, il est vrai, Poséidon abat sa colère sur la grande bleue. Mais, si un violent orage secoue les flots, nous remercions le Dieu des mers, tels nos antiques ancêtres, de rafraîchir l’atmosphère de ce trop plein de degrés Celsius. Non négligeable, j'ai également un job de rêve. Me noyant, sans jamais me lasser, dans l’espace infini de l’océan, j'admire autant la beauté des vagues s'évanouissant sur les brises lames que ses femmes qu’elle accepte comme amies, ses sirènes, résidentes ou de passages, plus ravissantes les unes que les autres : Jeunes ou moins jeunes d’ailleurs.

    Voyez-vous, je suis entiché de la femme. Je parviens sans difficulté à découvrir du charme dans chaque regard qui hèle silencieusement le mien. Mes prunelles embaument de cette mère de famille d’une cinquante d’années, abîmée par le temps et les soucis mais au maintient fier et altier sublimant ses traits usés devant sa plus belles réussites. Elles s'attendrisssent devant cette adolescente aux manières timides et timorées s’apprêtant à offrir son premier baiser. Elles cherchent ces beautés sans pareilles et innocentes aux gestes maladroits et aux démarches mal-assurées. Elles goûtent aux beautés fades mais aux allures incandescentes de confiances et au déhanchement aguicheur. Je suis un passionné. Mon cœur instable est indéfiniment en quête de beauté… Et cette île ? N’est-elle pas simplement magnifique ? N'est-elle pas l'issue d'une de mes nombreuses quêtes ? Je soupire gravement, consterné et affligé par ma trahison, atterré et scandalisé par mes confessions de repentis accomplies d’à peine quelques secondes. Suis-je réellement à blâmer alors qu’Eros est, à peu de choses près, l’allégorie même de mon paradis sur terre ? Je hausse déjà les épaules en jetant un coup d’œil à ma montre. Ma journée de travail s’achèverait dans un peu plus de cinq minutes et j’accueille déjà d’une franche poignée de main mon collègue chargé de me relayer cet après-midi. Je le plains. Le soleil grec au zénith est un calvaire du haut de notre poste de surveillance. Moi-même, alors qu’il fait bien plus frais les premières heures du jour, je suis exténué tant il a fait chaud aujourd’hui.

    Le temps d’un succinct rapport, quelques avertissements sur l’humeur de la grande bleue et de ses baigneurs, je m’éclipse dans le vestiaire ou une bonne douche me requinque. Bermudas blancs de lin, T-shirt de couleur identique, je suis fin prêt à rentrer au loft ou, je le sais, m’attend la jolie Bambou. Autant je peux me montrer heureux de la voir en tout temps, autant aujourd’hui, je m’abstiendrais volontiers de la rejoindre. Quel paradoxe. Je me sens à des kilomètres d'elle. Elle me manque plus que jamais et j'ai peur de l'affronter. La fête d’Eros approche et lui annoncer que je vais rompre notre vieux rituel datant déjà du bal de la promo. Nous afficher comme les deux cavaliers de cette princesse est important pour nous. Je dois y renoncer mais j'avoue, je suis désapointé. Tout ce que j’espère, c'est que ma Bambou ne pleurera pas. Elle peut crier, geindre, se mettre en colère ou contester. Je respecterai ses émotions. Mais, je ne supporterais pas de la voir pleurer. Je devrai céder et….Je n'aurais pas le choix et c’est une autre qui viderait son saoul ou sa colère contre ou sur mon épaule. Impuissant face à mes inquiétudes, je pense beaucoup trop. Je voudrais fuir mais, je ne peux pas traîner dans les rues d’Eros toute la sainte journée ou, pire, m’inviter chez un pote chaque soir jusqu’au bal. Dieu seul sait pourtant comme je donnerais beaucoup pour être aux abonnés absents les jours à venir. Désarmé, l'angoisse me gagne à mesure que j’approche du loft. Je ne suis pas pressé. Pourtant, un paradoxe veut que mon pied enfonce lourdement l’accélérateur. J'arrive beaucoup trop vite, beaucoup trop tôt. J'ai besoin de réponse à mes questions. J'ai besoin de réfléchir. J’avoue. Je suis tenté de faire à nouveau l’aller-retour et bien que mon courage soit de notoriété publique, je me ferais bien lâche pour l’occasion. Non. Il n'est pas question que mon hardiesse fugue. J'affronterai cette épreuve à bras le corps. Je n'ai rien à craindre. Si je dérape, j'aurai toujours mes proches pour me ramasser. Je sortirai grandi de ce choix cornélien qui s'imposera à moi tôt ou tard. Peut-être souffrirais-je... Mais, Paulo Coelho ne dit-il pas :" La crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même." ? Quoi qu'il advienne, j'irai de l'avant.

    Au bas de l'immeuble, j'inspire une bouffée d'air. Je gravis les escaliers qui mènent à notre home sweet home et déjà mes lèvres s'étirent dans un sourire à mesure que j’approche de la porte. Un CD de musique Rock cogne déjà mes tympans alors que je n’ai pas encore inséré les clés dans la serrure. J’ose à peine imaginer ce qu’il adviendra de mon ouïe fine et fragile une fois le seuil franchi. Advienne que pourra. Ce n’est pas quelques notes discordantes et une voix criarde qui va enrayer ma bonne volonté à affronter la frustration ou le courroux de ma meilleure amie. J’ouvre la porte d’un geste rapide et contre toute-attente, mes écoutilles pourtant toutes prêtes à s’opposer aux joutes musicales de l’appartement, n’étaient les seules cibles de ma colocataire. Mes bras et mes hanches furent pris d’assaut par une Bambou résolue à me convertir en victime du shopping.

    Malgré mon manque de conviction pour ses projets et malgré mes doutes, je suis heureux de la voir. Dès lors, je la serre un peu plus fort dans mes bras et profite d’un instant d’intime amitié devenu trop rare. C’est vrai. Je suis souvent absent. C’est vrai. J’ai une petite amie à présent. C’est vrai. J'apprends de Lexie a ne pas réitérer les erreurs d'antan. Je respire le parfum de Bambou et une vague d'amertume prend possession de moi. Je pense à elles. Elles qui ont partagés ma vie. Elles qui tiennent ou ont tenus une place privilégiée dans mon coeur. Dieu quelles sont rares. L’une ne supportait pas d’être le témoin de ces marques excessives d’affection entre les deux jeunes amis quand elle les méritait plus que Bambou, l'autre n'est est pas encore réellement consciente du danger que représente la dernière, Bambou qui, sous aucun prétexte, n'a l'intention de me laisser m'éloigner un tant soit peur de sa destinée. Oui. J'admets sans pudeur. je m'égare dans les mystèrieuses attitudes de la dernière, j’ai un pincement au cœur quand je me souviens de Lexie et je me sens coupable quand je pense à Jersey. Jersey. Comment réagirait-elle si elle traversait le salon pour me découvrir enlacé une autre qu'elle, une autre que je tiens toujours prisonnière de mes bras ? Je n’ose pas l'imaginer. Cette idée m'effraie. L’atmosphère brûlante entre les deux femmes n’a nullement besoin d’être alimentée d’huile. Malgré tout, enfonçer ma tête dans le sable ne me ressemble pas.

    D’une furtive moue blasée, Bou remballa d’un imaginaire revers de la main mes considérations personnelles. Bornée, elle avait pris sa décision. Ses yeux colèrés m'annonce la couleur : Je l'accompagnerais, que cela me plaise ou non. Je fais la moue et je me plais à interpréter plus une prière qu'un impératif dans ses prunelles audacieuses. Je me crispe sous l'intensité des abîmes chocolat. La musique me rend fou, je me sens déjà faiblir alors que cette journée shopping ne m’enchante guère.

    Feignant la surdité passagère, je tente une périlleuse manœuvre consistant à récupérer sur la table basse la télécommande de la chaîne hi-fi sans laisser choir l’exotique jeune fille aux mains solidement cramponnées à mon cou et aux fines jambes croisées de ma taille à mon dos. J’ai peur de lâcher sa taille mais il me faut mettre un terme à cette torture auditive. Je fais mine de ne pas tout entendre, pas tout comprendre, je désigne mes tympans soi-disant meurtris mais la jeune femme n'est pas dupe. Je cherchais à gagner du temps et ainsi recueillir quelques arguments pour refuser son invitation aux allures d’obligation. Manège inutile. Elle sait. Elle me connait. Elle nous connait. Aucun vocable n’a jamais été nécessaire entre nous deux. Ses grands yeux couleur chocolat chaud s’expriment pour elle. Bambou, excitée, enrayait mes plans. Elle se libéra de mes bras pour gambader vers sa chambre et en ressortir chaussée, prête à partir. Moi. Rassemblant toujours de bonnes excuses pour m'esquiver, je perds espoir. J'ai déjà perdu. Qu'à cela ne tienne, je coupe la chic à son chanteur et je proteste, ultime espoir de la raisonner :


      R : Je ne peux pas faire ça Bambou. Je ne peux pas t’accompagner. Et, sans vouloir te faire de peine, j’ai pleins de bonnes raisons. Tout d’abord, Clay adore t’accompagner. Je serais un bel égoïste si je le privais de ce plaisir. En plus, il a fait chaud toute la journée. J’ai chopé un coup de soleil dans la nuque. C’est excessivement douloureux tu me crois ? Et à qui je le dois ? Au seul chien de Grêce, que dis-je, d'Europe, incapable de battre des pattes. Tu te rends compte ? J’ai dû sauver le chien d’une petite vieille de la noyade après que son époux du l’ai balancé dans l’eau, persuadé que comme tous les chiens, il était capable de nager. Le soleil tapait fort. Elle m'a remercié au moins trois cents cinquante fois et....trop tard. Le soleil de midi ne m'a pas raté. Regarde. Bref, est ce que tu réalises seulement comme ma journée a été éprouvante ? Il faut que je passe chez Armani pour lui raconter ça. Clay n'étant pas la. Les pompiers sauvent des chats qui ont le vertige et moi, des chiens qui ne savent pas nager. Le monde à l'envers. J'entends C d'ici quand je lui expliquerai. D’ailleurs il est ou lui ?


    Petit à petit, je devrai bien me faire une raison. Je ne comprendrai jamais les compulsives folies dépensières de Bambou. J'ai beau y réfléchir, je n'assimile pas le mode de fonctionnement des femmes. Quel est l'intérêt d’acquérir – moyennant un prix exhorbitant - un nouveau maillot de bain quand on en possède déjà trop pour un tiroir ? Il déborde, si bien que durant un instant, j’ai presque cru qu’elle plaisantait. Sa commode confine presque autant de maillots de bain plus nuancés les uns des autres que son coffre en osier n’enferme de chaussures distinctes à tout point de vue. Bien sûr, qu’elle cherche à se rendre en ville pour dévaliser les magasins, j'adhère...ou plutôt, je suis pas surpris. Mais, pour une nouvelle tenue de bain ? Je suis stoïque. Je m'en cache pas. Naïvement, j’ai cru qu'elle plaisantait. Faux. Elle est sérieuse. Je suis lamentable.

      R: Euh. Tu peux donner une explication à cette soudaine envie de bikini ? Et ton autre envie de m'emmener dans les boutiques ? Pourquoi tu n'attends pas Clayton ? Il ne devrait pas traîner.


    D’habitude, c’est lui qui s’y colle. J’abomine arpenter le macadam des rues piétonnières ankylosé par le heurt des talons aiguilles des guillerettes hystériques du shopping et engourdi par l’accablante agonie des hommes contraints. Je hais sillonner l’asphalte aveuglé à toutes heures par les néons des enseignes lumineuses. Je maudis flâner devant les vitrines engageantes des boutiques entourant les trottoirs gris. Je déteste traîner au milieu des rayons tous mieux achalandés les uns que les autres. Et je déteste la voir chiner, fouiller, chercher, compter, découvrir, essayer, hésiter, décider, se raviser, recommencer, faire demi-tour, attendre, dégainer, payer et changer de boutique encore et encore jusqu’à ce qu’enfin sonne mon salut devant l’ultime boutique. Non. Je ne suis pas fait pour le shopping. Malgré tout, je me confesse. Je lorgne discrètement et m'éblouis, entre deux jérémiades, ses yeux pétillants et son sourire radieux lorsqu’elle jaillit d’un magasin les bras chargés de paquets. Seul ce tableau m'a valu de céder un jour. Seul ce spectacle vaille la peine que je lui concède mon après-midi. Cependant, mon rayon de soleil ne doit rien connaître de mon allégresse à la deviner si satisfaite.Je préfère me plaindre. Cela m’évite de réitérer l’expérience trop souvent. Les bonheurs les plus exquis ne sont-ils pas les plus inattendus ? La bonne âme. Je pense à notre plaisir partagé néanmoins dissimulé. C’est la coutume: Je refuse....jamais bien longtemps.


      R : Ok. Je t’accompagne. Mais pitié, pas toute la journée et surtout, évitons « L’allure d’Athéna ». Je n’ai pas envie de croiser Judith. Et, puisqu’il te faut mon avis. Tu es obligé de sortir de la cabine pour me montrer le résultat avec les bikinis que je te proposerai. Comprends, il faut que je compare ce que je vois tous les jours et le résultat sur ma Bou ?


    Je la taquine. Rien de plus sauf peut-être ce clin d'oeil complice. De plus, nulle pudeur ne persiste entre nous. Un soir, mes mains audacieuses retroussèrent un léger pull rouge, dévoilant le hâle d’une peau douce et, tel un pygmalion, je façonnai de caresses émérites les courbes de ma si convoitée Galatée. J'esquissais avec douceur, alangui et presque transi ses formes parfaites. Désenchanté, je regrettais de n'être capable d'arrêter les aiguilles des horloges. Chose faite, j'aurais pu, sans retenue et à l'infini, parfaire le dessin de son corps. Nous conservons ce secret jalousement. Quelle nuit magique ! Si j'étais timide, je rougirais à mes souvenirs, à défaut, je pouffe légèrement mais mon gloussement est éphémère. L'évocation de ce souvenir éveille à nouveau cette confusion entre la culpabilité, l'incompréhension et l'échec alors que je m'embarrasse pour la seconde fois.
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Bambou M. Whiteley

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MessageSujet: Re: Besoin de toi, envie de shopping [Aaron   Besoin de toi, envie de shopping [Aaron Icon_minitimeDim 24 Mai - 18:47

    Dans ses bras, elle se sentait bien, heureuse et sans aucun soucis. Lorsqu'il l'enlaçait, le monde pourrait s'écrouler que la jeune femme s'en moquerait totalement. Ici, il n'y avait plus rien qui comptait d'autre que le bonheur d'un ami, d'un homme qu'elle adorait, qu'elle aimait un peu comme un frère mais beaucoup comme … comme quoi au fait ? Le petit bout de femme ne savait pas vraiment, ne cherchait pas à aller plus loin dans ses réflexions sinon d'autres questions surviendraient, partir à la recherches d'autres réponses et se retrouver avec une montagne de problème impossible à résoudre. Quand elle lui disait qu'elle l'aimait, ça englobait tout mais passait pour un roman d'amitié, rien de plus aux yeux du monde. Pas de soucis, pas de problème, rien à résoudre d'autre que ces futiles tracas sur sa penderie bien trop garnie, amplement suffisant pour ne pas chercher à penser à autre chose. Si elle ne le faisait pas, cela paraissait évident pour ceux qui les ont vus durant toutes ces années. Son Aaron, c'était un bout de sa vie, une sorte de poumon, une artère de coeur, la partie droite du cerveau par la passion, l'imagination, les passions, surtout celles du risque. Une partie d'elle-même en sorte, un homme à risques qu'elle n'était pas totalement. Toujours là pour sa Bou, le jeune homme a toujours su trouver les mots pour la réconforter ou mieux, ne disait rien, la bercer entre ses mêmes bras qu'elle adorait tant mais où tellement de filles avaient logé. Jalouse ? Oui et prétextait qu'il ne sélectionnait jamais, qu'il prenait toujours la première venue sans réfléchir, son côté inconscient et passionné sans aucun doute. Mais qu'importe, là où d'autres ne passaient qu'une nuit, elle pouvait y passer des soirées entières sans bouger, devant un film ou sans aucune raison apparente, juste une envie où il ne disait pas non. Impossible de lui résister quand son joli visage faisait la moue triste, si persuasive qu'aucun de ses amis n'avait pu résister plus d'une minute. Et ces étreintes lui manquaient. Ils avaient beau vivre ensemble, jamais elle ne l'avait aussi peu vue ces derniers temps. Oui, il était en couple, ça avait l'air de tenir mais Aaron ressemblait plus à Casper le fantôme qu'à lui-même. Ses soirées ? Souvent entre sa copine et ses potes. Ses journées ? Au boulot ou à faire un tour. Elle sentait qu'il s'éloignait et ne le voulait pas. Il faudrait bien à un moment s'en détacher mais cela était trop tôt, beaucoup trop ! Elle avait encore besoin de lui, de le voir arrivé toujours aussi frais malgré la chaleur du dehors, entendre ses blagues ou ses drôles d'anecdote à son boulot. Et elle avait aussi besoin de lui si un chagrin d'amour venait ravager son petit coeur. S'il partait, ce serait comme si on lui arrachait ce poumon, elle pourrait vivre mais avec beaucoup de difficultés, se lèverait chaque matin avec un handicap dans la vie. Alors elle s'accrochait autant qu'elle le pouvait. Physiquement, elle lui sautait dans les bras comme une enfant de cinq ans et enroulait ses jambes pour ne plus le lâcher. Dans le quotidien, son humeur se voulait changeante. Lorsque le prénom de Jersey apparaissait dans une conversation, elle se crispait, lui tordrait bien le cou à cette poulette. Puis se calmait car Aaron semblait heureux et c'était le plus important, en fin de compte.

    Puis il fallut bien se détacher du garçon pour finir de se préparer. Elle savait qu'il n'aimait pas le shopping, une sorte de torture pour lui qu'il préférait laisser à son acolyte, Clay, le soin d'arpenter les rues en quête de quelques achats. Oui mais C n'était pas là, parti gambader on ne sait où et la jeune femme ne voulait pas y aller seule, avait envie de voir son meilleur ami pour les trop rares fois où ils faisaient autre chose que de se dire bonjour le matin ou alors partager un repas vite fait car l'un avait à faire. Il était là, elle voulait faire des achats alors la solution était réglée : ils iraient ensemble, que ça lui plaise ou non. Pourtant, elle l'écouta débiner toutes ses excuses pour s'en sortir : le travail, le chien sauvé de la noyade, le coup de soleil, se décharger sur Clay malheureusement absent. A la fameuse question de savoir où il était, elle haussa simplement les épaules après être revenue chaussures aux pieds et sac à l'épaule, prête à partir. Il avait toujours des excuses pour se débiner et là, il lui en avait sorti plusieurs pour le prix d'un. Sûr que tout était vrai mais ce n'était pas suffisant pour la jeune femme. D'ailleurs son regard voulait tout dire. C'est fou comme deux prunelles ressemblant à des grains de café pouvait se révéler de véritables livres ouverts. On pouvait y lire à l'instant de l'amusement, elle se moquait un peu de cet ami prêt à tout pour rester dans leur loft au lieu d'arpenter les rues bondées et aller de magasin en magasin à la recherche de la perle, voire même jusqu'à en faire un collier tellement la folie compulsive prenait Bambou au corps. Acheter, toujours et encore. Des robes, sacs, chaussures, short, top, blouses, … Tout y passait sans exception, à tel point qu'elle pouvait se changer plusieurs fois par jour, sa garde robe lui permettait. D'ailleurs, elle ne s'en gênait pas, rentrait du boulot en short et top et ressortait une demi heure plus tard – le temps de choisir évidemment – avec une ravissante robe à fleurs juste au-dessus du genou avant de mettre un jean et une blouse le soir quand il fait plus frais. Un véritable défilé de mode à elle toute seule que ses amis admiraient. Mais avant de les porter, il fallait acheter ces petits bijoux et Ron ne semblait pas comprendre pourquoi il lui fallait un autre bikini et pourquoi lui. Ah, les hommes il fallait tout leur expliquer. Un soupir s'échappa de sa bouche légèrement maquillé au gloss avant de faire la démonstration en comptant sur ses doigts pour bien lui faire comprendre qu'il n'avait pas le choix.
      B – De un, Clay est absent depuis ce matin, je sais pas où il est et je ne veux pas l'attendre éternellement. De deux, toi tu es là, tu n'as rien d'autre à faire. Et de trois, j'ai besoin d'un maillot de bain, ou deux. On verra ce qu'on trouvera. Alors maintenant on peut y aller.
    Pas le droit au choix, elle avait montré sa détermination sans hausser le ton, avec un petit sourire même. Il pouvait bien faire un effort de l'accompagner pour une fois, l'occasion de passer du temps ensemble, de parler tout en profitant du beau temps, ce serait criminel de ne pas en profiter, bien que c'était le temps habituel sur l'ile, la jeune femme voulait en profiter un maximum. Elle ne savait pas combien de temps elle resterait ici, si un jour elle retournerait à New York ou quoi que ce soit, elle voulait vivre chaque jour intensément. Et faire des achats en faisait parti. Quel bonheur d'entendre tinter la cloche du magasin, regarder chaque rayon, prendre un portant pour examiner puis le reposer ou alors le garder à son bras pour l'essayer en cabine, s'acharner pour rentrer dans un vêtement, finalement se trouver informe dedans, sortir de la cabine pour se faire admirer, se décider afin de faire un choix en caisse, l'exaltation de tendre sa carte bleue avec le sourire et sortir avec le sac à la main, pourquoi pas siffloter Pretty Woman en souriant puis passer à une autre boutique. Le même rituel incessant mais incapable de s'en lasser. A mi-chemin entre une drogue et une habitude, celle qu'on fait machinalement avec le sourire et qui nous fait presque planer de bonheur. Presque rien n'est meilleur que le shopping. Peut être l'amour … mais l'avantage du shopping est qu'une jolie robe ne peut vous briser le coeur, sauf s'il n'y a pas la taille en magasin, au pire c'était un coup de foudre éphémère qu'on oubliera à la prochaine robe, à sa taille cette fois-ci. Alors finalement, le shopping était même mieux que l'amour, puisque la jolie serveuse n'a connu que des déceptions dans ce domaine. Et puisque finalement, il acceptait, par dépit et manque de choix, la jeune femme embrassa sa joue, toute heureuse de passer du temps avec lui. Sautillant comme une enfant, elle lui prit la main pour sortir, direction les magasins, tout sourire dehors, pour elle en tout cas.
      B – Que tu me proposeras ? Tu vas choisir à ma place … Tu vois, tu commences à prendre plaisir à venir, tu veux fouiller dans le choix qu'une ville en bord de mer peut proposer. Et promis, on ne fera pas énormément de magasins. Disons … cinq ! Je les choisirai bien et après on ira se poser. C'est équitable je trouve !
    Il fallait toujours trouver des arrangements mais elle avait l'âme négociatrice quand elle le voulait. Ca n'arrivait pas toujours, c'était toujours mieux d'imposer ses idées et ses envies, ça allait plus vite et beaucoup plus amusant. Mais on ne peut pas toujours tout avoir dans la vie, on devait faire avec. Comme par exemple aussi, faire avec ce temps plus que clair et la chaleur. Elle y était habituée. Déjà, à New York chez ses parents, la cuisine ressemblait à un sauna quand sa mère cuisinait. Le mélange des odeurs donnait envie de rester mais la chaleur, envie de partir. Elle y restait des heures, quitte à avoir le visage en sueur et les mèches collées à son front. Jamais Bou ne se plaignait du beau temps, elle adorait, adulait même quand il faisait tellement chaud qu'on voudrait presque se promener nu mais que la pudeur de la société rend impossible alors on se couvre le moins possible, mais avec classe.

    Les magasins n'étaient pas loin, à pied et à l'ombre, cela était même agréable de descendre les rues pavés. Et c'était le moment propice de discuter un peu de choses et d'autres, comme le font tous les amis après tout. Ils n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. Ou peut être quelques uns mais cela restaient bien enfouis et la jeune femme espérait qu'ils ne ressortiraient jamais. Comme cette histoire avec Addison qui avait donné naissance à cette nuit délicieuse avec Aaron. Qui n'était pas son premier. Pas plus que Clayton mais chacun le pensait, chacun avait tenu parole de n'en parler à personne. Ils n'en avaient jamais reparlés entre eux d'ailleurs. Le sujet était clos, la première fois bien loin et il fallait penser à autre chose. Comme à prendre des nouvelles d'un petit fantôme trop rarement vu ces derniers temps.
      B – Et mis à part un chien sauvé de la noyade, tu as fait quoi de beau ? Car je te vois pas assez pour le savoir. Super Ron doit bien vivre des aventures fantastiques et des belles histoires de mecs. Tu sais que j'adore ça alors tu peux me raconter, je veux tout savoir … Oh cette boutique est géniale, viens on entre, la clim' est installée en plus !
    A peine entré, le doux tintement d'une cloche se fit entendre et l'air conditionné les prit à la gorge comme quand on mange un Mentos menthe forte, cela faisait du bien et moins de soucis pour y rester de longues minutes à errer, chercher, reposer, hésiter, essayer, faire le défilé auprès d'un expert en bikini qui saurait la conseiller à merveille. Tout de suite, elle se dirigea vers le rayon plage et présenta à Aaron le domaine du maillot de bain en ouvrant les bras, fière comme si tout lui appartenait.
      B – Au boulot l'expert ! Moi aussi je vais chercher, on va voir si tu me connais si bien que ça. On sait jamais, tu as peut être oublié mes gouts ….
    Elle haussa les épaules et se mit à pouffer de rire avant de se mettre à chercher. Tant de couleurs, de formes, de tentations pour les yeux. Mais pour le moment, ce n'était pas du tout sa préoccupation, elle cherchait une horreur. Vous savez le genre de maillot horrible que même notre grand mère aveugle aurait honte de porter. Elle le trouva assez rapidement en fait, il suffisait de bien regarder. Un affreux maillot de bain rose pailletés avec le haut juste assez pour cacher une partie des seins. Le genre « m'as tu vu » des pouffes en chaleur. Horrible et vulgaire donc parfait à montrer à son ami, avec un air candide et tout sourire, comme si cela lui plaisait.
      B – Ron ! Il est chouette celui-là non ? J'adore la couleur !
    Elle mentait honteusement mais c'était pour le plaisir d'en rire; Elle avait besoin d'un moment de complicité avec lui, cet après midi, car après il allait redevenir un courant d'air et la prochaine fois, ce ne sera pas avant … trop longtemps à ses yeux. Alors elle en profitait jusqu'au bout, qu'importe les idioties et les blagues vaseuses, elle avait juste besoin d'être avec son ami de toujours, son bout d'elle-même.
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Aaron P. Casabelli

Aaron P. Casabelli


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Besoin de toi, envie de shopping [Aaron Empty
MessageSujet: Re: Besoin de toi, envie de shopping [Aaron   Besoin de toi, envie de shopping [Aaron Icon_minitimeLun 1 Juin - 17:54

    Bambou. Je la serre dans mes bras et je respire plus librement. Je m’enivre de son parfum trop peu humé ces derniers jours et je comprends tout ce qu’elle m’a manqué. D’étranges sentiments se bousculent. Je ne parviens à nommer mes émois mais je les chasse, je les fuis, comme à mon habitude. Je me contente d’apprécier cet instant, de combler ce vide que l’absence a creusé dans mon estomac en embrassant délicatement la peau fine de son cou. Trop éloigné non pas la distance mais par les aléas de la vie, aujourd’hui qu’elle se cramponne à ma nuque, je prends à nouveau conscience de son importance bien que je n’en doutai pas. Bambou est mon équilibre. Son sourire me réchauffe, sa voix m’apaise. Elle est ma mécanique quand Clay est mon garde-fou. Tout deux me sont indispensables. Pourtant, la vie semble vouloir nous séparer. Notre complicité s’érode à nos horaires décalés, nos rares retrouvailles et nos nouvelles rencontres. Parfois, j’en crève. Sur le nouveau continent, nous partagions les mêmes bancs d’école, les mêmes cours de récréations, les mêmes terrains de baskets, les mêmes plaines de jeux et nous vivions les mêmes amitiés, les mêmes rêves, les mêmes coups de cœurs, les mêmes coups de gueule….bref, la même vie. D’aucun ne conservait jalousement une trouvaille, il la partageait le moment venu. Que reste-t-il de cette époque ? Clay, par exemple, n’est pas rentré et nous ignorons pour quelles raisons. A New York, cela n’était encore jamais arrivé…

    Je la tiens prisonnière de mes bras et je m’interroge. Était-ce une bonne idée de nous installer sur cette île ? de bousculer nos habitudes ? De chambouler nos repères ? D’exposer au monde notre solide amitié trop souvent tâchée de médisance ? Je n’en suis plus certain. Ce matin, assis à mon poste de garde, cette île était mon paradis, mon jardin d’Eden, mais fidèle à la légende, les tentations sont telles qu’il est presqu’impossible de ne point croquer dans la pomme. Je m’enivre de sa présence, entends ses désirs et j’objecte. Elle quitte le sanctuaire de mes bras et je la libère, à contre cœur. J’offre un peu de paix à mes tympans meurtris et m’inquiète de l’absence de mon ami mais elle hausse les épaules. Elle aussi ignore les raisons de son absence ? J’en suis stupéfait. Elle est toujours la plus avertie de nos allées et venues. A des kilomètres, il aurait été à nos côtés et sans remords, se seraient portés volontaire à ma place pour cette séance de shopping que l’on m’impose. Bon sang. Le temps passe, les choses changent. Grandissons-nous ? Est-ce cela mûrir ? Grand Dieu, je le crains. J’avoue, j’ai même un peu peur. Peur de les perdre, d’apprendre à vivre sans eux, ne plus rien entendre de leur vie, être tenu à l’écart de leur traversée….Bon sang. Arrêtons-nous en cours de route. Arrêtons ici de croître à toute vitesse. je ne veux pas avancer sans eux. Je ne veux pas emprunter le mauvais chemin au carrefour de nos vies. J’exige qu’ils m’attendent toujours, comme avant, si un caillou dans ma chaussure m’empêche de les suivre. Je ne veux pas fleurir sans abeille pour butiner ou papillon pour m’embellir. J’ai besoin d’eux. Instinctivement, je la serre un peu plus fort et, pour la première fois, je regrette nos dix-huit ans.

    Bambou est déjà prête à partir quand je regrette n’avoir pu profiter du moelleux de notre canapé. La vie est trop injuste. Mes excuses n’ont pas suffit et l’inquisitrice les démonte une à une. Je les trouvais pourtant bien ficelée moi. Qu’importe, mes vocables sont visiblement inutiles. Elle a pris sa décision et je lui concède sans mot dire ce qu’elle désire. Je cède à ses caprices, la gâte trop et m’offre un semblant de victoire en imposant quelques futiles conditions….futiles, oui, comparés à mon supplice à venir.


      A : Il faut bien que je fasse au minimum semblant de m’y intéresser ou je vais prendre racine dans les magasins, et puis, plus vite tu trouveras, plus vite on rentrera. Alors, ça vaut la peine de t’aider un peu à trier toutes les merveilles qui te sauteront aux yeux.


    Elle embrasse ma joue et je souris intérieurement, enchanté de la satisfaire. Nous quittons l’appartement et je saisis la main qu’elle me tend, l’emmenant plus allant contre mon flanc, entourant ma taille de son bras. J’embrasse le haut de son front, appréciant sa petitesse et nous rejoignons la voiture. A la radio, un groupe anglais chante « Lemontree » et nous l’accompagnons faussement. Nos voix cachent et gâchent celle bien plus mélodieuse que l’artiste mais qu’importe, nous rions, nous amusons, vivons et nous dandinons sur le siège en cuir de l’automobile en dansant.

    Quinze minutes suffirent à me stationner. L’air est frais et cette balade pourrait être salutaire. Je l’espère, fort. Je doute, tout autant. J’aimerais lui confier mes décisions à venir, lui parler de Jersey, mieux comprendre cette animosité qui l’anime à son propos. J’ai besoin de discuter avec Bambou. Ma décision était prise bien avant qu’elle ne décide cette partie de shopping. Elle me promit ne pas dépasser l’exploration de cinq boutiques. Je lui fais confiance et décide de réfléchir à cette sérieuse conversation plus tard. Nous avons si peu d’occasion d’être ensemble, juste nous deux….si peu d’occasion de nous détendre ensemble. Nous avançons bras dessus bras dessous et nous discutons de tout et de rien…surtout de rien….


      A : Ben écoute. Aujourd’hui, rien de particulier. Jersey est passée me voir à la plage…mais pour une fois, j’étais sage comme une image. Je crois que ça lui a fait plaisir. C’est fou comme une personne peut modifier nos habitudes parfois.


    J’ai toujours été du genre charmeur. J’enrobe mes plus beaux mots de miel et j’obtiens les faveurs des plus belles. Mon petit accent américain doit certainement m’aider. Mon côté enjôleur a néanmoins toujours déplu à mes camarades. Pour quelles raisons ? Je n’en sais trop rien et ne m’en suis jamais trop tracasser. Parfois, ensorceler une femme nous guérit d’autres mots, nous empêche de réfléchir à ce qui ne peut nous être avoué.

      A : Et, tu te rappelles le soir où Clay s’est fait draguer par la vieille peau pendant nos vacances au sport d’hiver ? Et bien, je suis devenu le héros de la maîtresse du chien. Elle m’a pincé les fesses devant son mari, me complimentant sur le fermeté….Je suis parti dans un de ces fous-rires…elle l’a mal pris. Elle pensait que je me moquais d’elle alors que pas du tout. C’est juste le souvenir de la tête de Clayton en Italie qui m’a amusé. Je me suis dit que si je faisais la même tête, je ne devais pas être très beau à voir. Je me suis donc confondu en excuse et le résultat est sous tes yeux. Je suis tout rouge dans la nuque. D’ailleurs, ça me fait penser que je devais te demander de la crème hydratante. Je sais pas quoi mettre et puis, ben, j’ai oublié.


    Ma distraction n’a d’égale que mon intrépidité bien qu’il n’est rien d’héroïque à sauver un chien de la noyade. Absorbé par mon discours, je n’ai pas réalisé que nous pénétrions déjà dans la première boutique. Je toussote, surpris par l’air climatisé et jette un œil autour de moi. Quelle chance ! La vendeuse est radieuse et il y a peu de monde. Je souris à cette dernière en la saluant mais, sa froide réponse m’amena à suivre son regard. Visiblement, Bambou et moi étions victimes de notre complicité. La prendrait-elle pour ma petite amie ? Je me mordille la lèvre, embarrassé. Je suis pour elle un parfait goujat. Certes, je m’en moquant mais tout de même, pourquoi les gens jugent-ils sur le paraître ?

    Contrarié, je reporte toute mon attention sur ma jeune et jolie Bambou qui, m’affublant d’un surnom peu adapté, m’invite à chercher dans mon coin quelque maillot de bain. J’acquiesce et me frotte déjà les mains. Elle voulait mes conseils ? Ne voulait pas discuter ? Elle voulait aussi s’amuser en ma compagnie ? Ok. Elle ne sera pas déçue. Je fouille les rayons et les caisses remplies de pièces plus petites les unes que les autres. Ma quête du maillot de bain le plus ridicule semble fortement compromise jusqu’à ce que j’aperçoive le bout de tissu immettable qu’elle me présentait. Du rose, des paillettes, un décolleté plongeant d’une vulgarité sans pareille. J’éclate de rire. Tout ce que je cherchais.


      A : Oh. Il est parfait ma chérie. Et je te prends au mot. Essaie-le, s’il te va bien, je te l’offre. Et puis, si la couleur ne va pas à ton teint, j’essaie de le trouver en jaune. Ca pourrait le faire non ?


    Je la défiais du regard. Parfait équilibre entre mon courage sans limite et la raison de Clay je suis curieux. Va-t-elle céder ? Va-t-elle accepter ? Parce que, si elle le souhaite, je peux lui proposer plus horrible encore. Un modèle qui me saute aux yeux, dans les rayons Mémés, en léopard et sans échancrure pour l’aine.

      A : Maintenant, celui-ci pourrait t’aller à ravir. C’est soit l’un soit l’autre….Tu n’as pas trop le choix Bou.


    Je me délecte d’avance de la voir dans ses apparats. J’en ris déjà. Je sens que cette après-midi va être riche en éclat de rire…..elle pourrait presque parvenir à me faire aimer le shopping. La sournoise……..


[HRP : Désolée ma Bambou. Il n'est pas terrible mais j'ai eu du mal à me mettre dans le bain. Le soleil de tunise m'a grillé les neurones.]
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