BAMBOU •• Elle tape sur des bambous et c'est numéro un

Votre premier vrai grand Amour: Officiellement, son premier vrai grand amour, elle l'a connu en première année de fac, un type presque parfait, un coup de foudre mais qui n'a pas duré bien longtemps... Mais vu que ce n'est pas lui le vrai, on s'en moque, juste retenez le prénom de Stephen, elle dira toujours que c'est lui. En vérité, elle ne sait pas le véritable prénom de son prince charmant, c'est qu'il n'y en a pas un mais deux. Plus complexe d'un coup, n'est ce pas. Bou ne s'en rend pas compte mais elle ne peut vivre sans ses deux meilleurs amis, les aime plus que tout, chacun pour une raison différente mais impossible de se mettre en couple avec l'un ou l'autre. C'est les deux ou rien.

« Ron ? »
« Quoi ? »
« Tu m'aimes ? »
« Quelle question ! Bien sûr ! »

Ca c'est avec un l'un mais il y a la version avec l'autre.

« Allez, dis le ! »
« On ne dit pas ça en l'air. »
« Dis, dis, dis ! Avoue le. »
« C'est pas vraiment un aveu. Je t'aime ma Bou. »

Et si on peut prendre ces petites déclarations comme des marques d'affection ou d'amitié fusionnelle, la jeune femme apprécie toujours autant ces mots, son petit coeur bat un peu plus fort et elle sait que ses deux hommes tiennent à elle. Un chouette triangle amoureux chaotique où ils ont plus ou moins conscience de leurs sentiments. Bambou pense qu'il s'agit d'une amitié ambigue, ne veut pas penser à plus. Et pourtant ...

Votre premier baiser: Absolument nul. Pourtant, le garçon était mignon (si on peut penser ça d'un garçon de 15 ans) mais Bambou, 14 ans à l'époque, a trouvé ça baveux et ennuyeux. Un premier baiser raté dont elle se moque toujours à l'heure actuelle. Finalement les baisers ne sont pas nuls, c'était le type en question !
Votre plus grosse déception amoureuse: Elle avait 20 ans et tout allait merveilleusement bien. Bambou avait intégré l'université où elle s'en sortait plutôt bien, avait ses amis, une famille et la joie de vivre. Pour couronner le tout, un magnifique petit ami, aussi beau que gentil au doux nom d'Erik. Même ses deux meilleurs amis l'appréciaient un peu, un miracle en somme ! Tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes pendant plusieurs mois. Elle n'avait rien vu venir, ni elle ni personne car aux yeux de tous, ils formaient un charmant petit couple heureux et amoureux. C'était le cas, jusqu'à ce qu'il ne réponde plus au téléphone. La jeune femme alla jusqu'à chez lui, cogner à sa porte etr tomba sur lui en caleçon, croyant ouvrir à une autre fille car il fut plus que surpris de voir sa petite amie officielle sur le palier. D'un air naturel, Erik lui annonça qu'il la quittait. Une baffe monumentale retentit sur la joue du garçon avant qu'elle ne parte, bousculant une fade blonde dans les escaliers, courut jusqu'à chez Aaron pour pleurer dans ses bras. Heureusement que lui n'était pas comme ça ... enfin pas avec elle.
La chanson d'amour qui vous émeut le plus: Une chanson la prend aux tripes, une magnifique chanson de Seal Love's Divine. La voix, la musique, les paroles, ce tout donne une puissance en la chanson et Bambou adore l'écouter, parfois plusieurs fois de suite. C'est fou comment une chanson peut vous rendre accro à ce point !
Croyez-vous à l'amour éternel ?: Elle vous dira que non mais elle y croit dur comme fer. Comme beaucoup de fille, 'Bou rêve d'être aimée par quelqu'un qui ne la prendrait pas pour une imbécile ! Bambou est la spécialiste des histoires d'amour ratées. En même temps, avec deux amis comme les siens toujours sur son dos et toujours fourrer ensemble, le petit ami a bien du mal à s'intégrer. La petite amie aussi … Oui la jeune femme a tenté une fois les filles mais là non plus ça ne marchait pas. Elle est l'habituée du largage par SMS et des plans foireux, voilà pourquoi ça ne dure jamais bien longtemps, heureusement que ses amis sont là pour la consoler. Elle espère qu'un jour, ce malheur s'arrêtera !
Croyez-vous en cette légende sur la Fontaine d'Eros qui exauce les vœux amoureux ?: Oh, des rumeurs pour attirer les touristes. La jeune femme en a souvent entendu parler, elle ne compte plus les fois où on lui a demandé le chemin pour y aller. Par curiosité, Bambou y a été, l'a contemplée, une pièce à la main, tentée de la lancer pour faire un voeu. Puis a haussé les épaules et est partie pour la plage. Elle ne pouvait pas juste se baser sur une superstition, en même temps, la demoiselle ne savait qui choisir comme prince charmant ...
En quelques mots, c'est quoi l'amour pour vous : "inaccessible" et "magique" sont les premiers mots qui lui viennent en tête. Après il y a "compliqué" car elle n'est pas vraiment la spécialiste des histoires d'amour heureuses.

Depuis le temps qu'elle s'était installée à des milliers de kilomètres de son domicile d'origine, Bambou avait toujours du bordel dans divers coins, avec des chaussures et puis des carnets, des boîtes à gogo. Il faisait bon en cette soirée et dans son petit short et un debardeur, ses cheveux blondis par le soleil négligement attachés par une pince. Motivée par le rangement, elle se saisit d'une petite boîte avant de trébucher sur des magnifiques escarpins rouge. Le contenu se renversa sur le sol : photos, CDs ... des souvenirs de toutes sortes. Elle entreprit de tout remettre dedans lorsque une première photo l'interpella, elle s'en saisit en souriant.

▬ Une photo de Aaron, Bambou, Clayton déguisés à huit ans

Elle se souvient encore de cette petit fête en plein Central Park. Ils ne s'étaient pas assortis mais leurs petits costumes leur allaient si bien. Aaron en cow-boy, Clayton en pilote et Bambou en petit chaperon rouge. Tous les trois étaient tellement mignons, cela leur allait à merveille et ils s'amusaient comme des petits fous. Pour la photo, la mère de la petite fille les avait appelés pour qu'ils posent ensemble, avoir un petit souvenir de ce moment, autre que les photos au loin où on voyait à peine leurs visages. Après plusieurs appels, les enfants arrivèrent enfin. Enfin, c'était surtout parce que Mme Whiteley le proposait des sucettes. Là, ils étaient arrivés en courant. Mais avant, la photo. La fillette se mit au milieu de ses deux amis avec un grand sourire, toute fière de se trouver ici.

« Ma chérie … Lequel tu trouves le plus beau ? »
« Les deux ! »
« Et si tu devais en choisir un ? »
« Pourquoi choisir ? Je les adore tous les deux ! »

Et elle se mit à rire, ses deux amis la suivirent et cet à cet instant, dans leur plus grand naturel, que la mère prit cette mythique photographie, tous les trois riant aux éclats dans leurs jolis déguisements. Cela montrait leur complicité depuis toujours. Tous les trois ont grandi dans le même immeuble. La famille de Bambou vivait au cinquième, celle de Aaron à l'étage en dessous et celle de Clayton au second. Un petit quartier sympathique et un immeuble communautaire, vous voyez le genre où tout le monde se connaît et où les enfants grandissent comme une immense famille. C'est dans ce contexte qu'elle rencontra Aaron, elle avait quatre ans et pouvait s'amuser dans les escaliers avec les autres et le rencontra avant que le petit Clayton demande à jouer avec eux, car ils étaient les plus jeunes et du même âge. Et ainsi naquit une belle amitié. Les enfants s'amusaient toujours ensemble, tous les jeux possibles et, quand parfois il fallait une quatrième personne, un autre ami venait avec eux mais ce n'était pas comme ils étaient tous les trois. Fusionnelle, voilà comment qualifier cette amitié.

Un jour, Clay était tombé dans les escaliers et Bambou courut jusqu'à lui pour lui faire un petit câlin pour le réconforter, le prit dans ses petits bras et lui fit de nombreux bisous sur la joue. Toujours là les uns pour les autres, toujours soudés, à manger chez untel, les familles admiraient cette magnifique amitié car ils étaient trois pour affronter la vie. Ils se soutenaient mutuellement, même en tant qu'enfant. Lorsqu'ils entrèrent à l'école, ils se tenaient la main pour ne pas pleurer, quitter ce cocon communautaire où ils ont passé toute leur vie. La peur de rencontrer d'autres enfants, une autre vie. Mais s'ils étaient très ouverts, en particulier Bambou qui adorait avoir du monde autour d'elle et toujours souriante, finalement l'école leur plaisait. La vie s'étendait, après l'immeuble, l'école, les amis … Personne ne semblait s'inquiéter de la tournure de leur amitié, à leur avenir, tout le monde s'extasiait de cette solidarité. Quand Bambou avait un problème de mathématiques, elle descendait voir Clayton, qui lui montait lorsqu'il ne comprenait pas un exercice de conjugaison et ce dernier gravissait l'étage pour qu'il soit sur de son orthographe. Des cadeaux par dizaines, des bisous par centaines et des étreintes amicales à n'en plus finir.

Alors cette fête ne fit que marquer davantage cette amitié si forte. Bambou ne choisirait pas entre les deux et les garçons ne se montraient pas exclusifs pour ne pas pénaliser l'autre. Voilà un trio qui fonctionnait du tonnerre. Puis, ce jour là, Bambou a gagné le meilleur déguisement des filles par son costume de fée scintillant de mille paillettes que sa mère avait confectionné le soir après sa journée de travail et s'occuper de la famille. Une femme formidable, un véritable modèle pour la jeune enfant qui donne tout son amour à son entourage, particulièrement aux deux garçons à ses côtés qui eurent le droit après à un bisou collant à cause de la sucette et de repartir en courant s'amuser. Un beau roman d'amitié en somme !

La photo la fit sourire. Ils étaient choux à cette époque. C'est dingue comment elle avait changé, elle si brune petite mais eux on les reconnaît sans problème, sauf que Clay a les cheveux plus courts mais Aaron avait déjà ce regard magnétique. Après cette vague de nostalgie, elle remit la photo dans la boîte avec la promesse de vraiment ranger ces souvenirs dans des albums adéquats. La jeune femme avait commencé mais la flemme l'avait poussée à remettre au lendemain ... il y a plusieurs mois ! Enfin, elle reprit de remettre en ordre ses dégâts lorsqu'une autre photo l'interpela et elle s'assit à terre pour l'examiner avec tendresse.

▬ La photo du bal de promo

Généralement, il y a ceux qui ont des dizaines de prétendants et d'autres qui rament pour en trouver un. Bou avait fait mieux : elle en avait deux. Non pas deux demandes, deux cavaliers ! Et si certains avaient rechigné, surtout qu'elle n'avait pas pris les plus moches du coin, personne n'avait osé lui tenir tête. Vous savez ce qu'est un sale caractère ? Défiez Bambou et vous saurez. Non, elle ne choisira pas son cavalier, c'était les deux, point final ! Elle se souviendrait toujours du photographe, une quinquagénaire binoclard, surpris de ce trio à demander lequel était le cavalier. La photo était splendide, les deux jeunes hommes en smoking et elle dans une magnifique robe couleur or taille empire avec une ceinture à la taille et tombant pile sur ses pieds aux chaussures assortis. Tous les trois étaient si beaux, il aurait été criminel de les séparer. Elle posait avec son joli sourire et les deux autres aussi, tous heureux de se retrouver ici, ensemble. Et de finir le lycée. Comme toujours, ils avaient fréquenté le même établissement et si Bou a été séparé d'eux en première car dans une classe différente, ils n'ont pas cessé de se voir, de partager des repas et de s'entraider. Rien n'avait changé, les petits bouts de choux entrant en primaire avaient juste grandi, ils ont survécu au collège avec l'acné et la croissance, ont fait leurs années de lycée mais la jeune femme était contente d'en avoir fini malgré tout.

« Alors qui danse avec toi en premier ? »
« Allez Ron, on fait pile ou face. Je prends face. »
« Et c'est … Face ! Désolée Ron, la première est pour lui, tu auras la suivante ! »

Et elle alla danser avec son meilleur ami, Clayton, écourté depuis longtemps Clay comme Aaron était devenu Ron et Bambou, Bou. Cela allait plus vite et c'était tellement mignon. Clay était beaucoup plus grand qu'elle, petit bout cumulant à un mètre soixante trois, soixante dix avec les beaux talons qu'elle s'était dégotée dans une friperie pour trois fois rien. Elle posa sa tête où ses cheveux s'échappaient d'un chignon négligé sur le torse de son ami pour la première danse. Elle l'adorait, lui avec sa petite mèche devant les yeux, ce sourire amical et ce côté prévenant. Il l'avait énormément aidé au cours de ses années. Elle se souvint de cette soirée en seconde, là où elle avait sa grande à trop boire et finit sa soirée dans les toilettes à tout vomir. Clay lui tenait les cheveux pour éviter qu'elle s'en mette partout puis l'avait portée jusqu'à la voiture d'un ami où il l'a ramené. Même que pour éviter que ses parents hurlent de la voir dans cet état, il l'avait fait dormir dans son lit. Ils avaient même dormi ensemble … Il n'y avait rien de mal entre deux amis, personne ne voyait le mal de toutes façons ! Elle avait sourit tout contre lui, même si elle lui avait menti.

La fin de la chanson arriva et Aaron prit la place de Clay. Lui aussi était grand et beau, avec ses cheveux coupés courts et son regard pénétrant. Une espèce de tombeur, un don juan des plus mignons et confiant. En lui en tout cas, difficile de ne pas voir qu'il s'aimait ! Et elle aussi, l'aimait énormément. Il aurait pu avoir n'importe quelle cavalière, aurait pu se la jouer cliché à coucher avec une fille après le bal de promo mais non, avait préféré y aller avec elle. Avouons que beaucoup de choses penchaient dans ce sens. Aaron, ce voisin du dessous où elle descendait par les escaliers de service pour discuter ou lorsque ça n'allait pas. Et les années de lycée ont été jonchés d'histoires d'amours laborieuses. Devenue une jolie jeune fille, les garçons lui tournaient autour et elle s'était prise plus d'une fois au jeu de l'amour mais n'arrivait jamais à gagner, trop difficile, trop de stratégie, à moins qu'elle ne les aimait pas vraiment. Et à chaque fois, elle descendait l'escalier pour aller pleurer dans les bras de son amis qui lui caressaient les cheveux, le rassuraient et lui gardaient en réserve des gâteaux au chocolat pour qu'elle se réconforte par la gourmandise.

Les deux hommes de sa vie à ce bal, quelle belle vie ! Si seulement, un mensonge ne venait pas ternir cela. L'année d'avant, en première, Bou avait rencontré un beau garçon et pour une fois, c'était plus sérieux que les autres. A tel point qu'elle réfléchissait sérieusement à aller plus loin qu'une relation platonique. Et l'éternelle question des ados : vais je être à la hauteur ? la rendait folle. La jeune fille ne voulait pas passer pour une idiote ni faire des maladresses. Et pour cela, il fallait que la première fois soit avec quelqu'un qui ne la jugerait pas. Un ami, un ami de confiance. Bambou en avait parlé à Aaron, sans lui proposer quoi que ce soit, puis à Clayton. Juste leur dire qu'elle pensait coucher avec son petit ami mais qu'elle se sentait idiote par rapport à lui. Elle n'avait jamais osé leur demander de but en blanc, Clay se proposa timidement juste après qu'elle ait vu Ron où elle avait dit qu'il lui fallait quelqu'un comme lui, ce dernier avait accepté. Deux premières fois, cela n'allait pas. Mais le silence continua de planer. Et finalement, ce fut avec son véritable petit ami qu'elle coucha, Addison … Il fut sa véritable première fois. Mais ses deux amis, si gentils et beaux se proposaient, elle n'avait pas dit non. Qui le leur dirait ! Alors les deux furent aussi sa première fois, à chaque fois ils firent le secret de ne pas dire à l'autre, peur de le vexer ou qu'il s'imagine des choses. Un piètre mensonge.

Malgré cette pensée pollueuse, la soirée fut magnifique. Le couple à trois fit sensation et ils s'amusèrent comme des fous. Une fois la page du lycée terminée, les secrets partiraient aussi. Mais ce n'était pas tous les jours de voir les deux garçons en costard, et longtemps la photo du bal avait trôné dans la chambre de la demoiselle.

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Le lycée semblait loin à présent, Bambou avait depuis longtemps dépassé sa première fois, n'avait pas regretté d'avoir couché avec Clay et Ron, ils étaient au-delà du sexe. Quoique, elle ne serait pas contre … Non, ils étaient ses amis, point. Quelques photos et souvenirs plus tard, un CD au boitier fêlé portait un titre grotesque. De suite le CD, qui était en fait un DVD, fut inséré dans le lecteur.

▬ Le film de leur séjour au ski

Cela commençait par des grimaces des trois amis dans leur chalet, chacun racontait n'importe quoi à la caméra et en riaient à en pleurer. Ils avaient économisé pour ces quelques jours à la montagne. Mais ça valait le coup rien que pour la beauté du paysage, le temps magnifique et aussi les joies du ski. Bambou n'avait pas fait de ski depuis le collège, Clay eut l'excellente idée de la filmer lors de sa première glissade. Un pur moment de comédie se finissant par une magnifique chute les quatre fers en l'air ! Et après Aaron, tout fier sur son snowboard arrivé comme un dieu sous le regard des filles. D'ailleurs on entend sur la vidéo les commentaires des autres.

« Voici Aaron, super tombeur ! »
« Question : laquelle va perturber notre sommeil cette nuit ? »
« La blonde en rouge … non la brune en blanc … hum ... »
« Et pourquoi pas les deux ? »

Et les rires pas discrets pendant que le beau gosse se pavanait devant ses groupies. C'est vrai qu'il était beau, encore plus dans sa combinaison moulante. Ils avaient grandi et devenus encore plus beau, ils ressemblaient à ces jeunes dans les magazines, vous savez ceux qui sont presque trop beaux pour être vrai. Il y avait A., le garçon au physique de dieu grec et au sourire ravageur qui faisait craquer toutes les demoiselles sur son passage et d'ailleurs il ne s'en privait pas pour aller butiner à gauche à droite ; Puis voici B., jolie demoiselle à la peau dorée, un peu séductrice mais pas dragueuse, un rire inimitable et un caractère de cochon si on a le malheur de la contredire sans raison mais où on peut se racheter par des sucreries ; et enfin C., le garçon adorable et l'ami parfait, toujours sa mèche de cheveux impeccablement coiffé qu'on a pas le droit de toucher sauf exceptions. Le gang ABC comme beaucoup les ont surnommés depuis longtemps. Toujours aussi inséparables, ils étaient aussi différents que complémentaires. Souvent l'un des deux types servaient de petit ami de substitution en cas de mec lourd, elle pouvait jouer aussi la petite amie jalouse (ce qui n'était pas difficile) pour faire déguerpir une nana envahissante. Bref, impossible de vivre les uns sans les autres.

Il y eut aussi ce passage avec la fondue au fromage, incapable de garder leur bout de pain, ils tombaient tous dans le fond, de quoi donner des gages du tonnerre. Caméra au poing, elle tournait entre les main de chacun pour un meilleur angle de vue. Comme quand Clay dut aller draguer une petite vieille et la mamie se révéla être une véritable perverse car elle lui mit la main au cul lorsqu'il partit. D'ailleurs, elle l'a poursuivie jusqu'à la fin du séjour. Voilà pourquoi les autres gardaient caméra au poing pour filmer lorsqu'ils se rendaient au restaurant de l'hôtel.

« Hé, hé, Mister Clay le tombeur de ces vieilles. »
« Elle arrive, elle s'est mise sur son trente et un rien que pour lui ! »
« Attention, elle s'approche de lui ! »
« On a été vache de l'envoyer au comptoir ... »
« Non, c'est plus drôle ! Et hop, la main au cul ! »

Et sur la vidéo, on vit le zoom jusqu'à la tête de Clayton, rouge et avec un sourire maladroit. Pauvre de lui ! D'autres moments passèrent, comme le concours de grimaces, de celui du look de ski le plus immonde au magasin du coin, d'ailleurs mention spéciale à Aaron avec sa combi jaune fluo et les lunettes énormes avec le bonnet du genre abeille. Il y avait une photo des look quelque part …

Mais le plus amusant fut sans aucun doute ce passage là, le préféré de tous. On y voyait Clay et Bou danser devant la caméra, répéter une espèce de chorégraphie après avoir entendu une vieille chanson des années 80 à la radio, Banarama – Venus et ils s'éclataient à danser dessus. Et Ron ? Oh, il s'était trouvé une fille sans aucun doute, il avait dit qu'il revenait, il y a plus de deux heures alors les deux s'occupaient comme ils pouvaient. Et s'en sortaient pas trop mal ! Jusqu'à ce moment totalement culte qui ont marqué les esprits : Aaron arrivant en courant à moitié nu, juste vêtu d'une doudoune rose autour de la taille, suffisant pour cacher l'essentiel de son anatomie. Avant qu'il puisse s'expliquer, un fou rire s'empara des deux compères ! Autant ils étaient habituées aux coups fourrés, autant là c'était le pompon ! Il avait l'air ridicule dans cet accoutrement.

« Je peux vous expliquer ! »

Les deux ne demandaient que ça, impatients de connaître les fabuleuses tribulations d'un coureur de jupons aux mœurs légères.

« Je me suis fait piquer mes fringues ! »
« C'est ça d'aller traîner avec la première venue, mon vieux. »
« Fais le malin avec ta vieille. »
« Et t'as trouvé où cette doudoune ? »
« Une âme charitable. »

Cette réplique avec ce magnifique sourire voulait tout dire. Mais que d'aventure pour le garçon; L'anecdote ne se trouvait pas sur cette vidéo mais cet instant restera gravé à jamais. Histoire de le titiller davantage, ils l'empêchèrent de rentrer dans sa chambre et ont gardé la doudoune pour continuer de le chambrer. Ils l'ont même forcés à la porter, ils se sont quand même mis à deux pour le lui enfiler. Le résultat était … ridicule ! Mais un fou rire supplémentaire avec les trois compères sur le lit, dont un en doudoune rose ! Ce séjour était absolument sensationnel et la vidéo s'achevait sur eux avant de prendre la route, à dire au revoir à la montagne et faire des grimaces avec leurs traces de bronzage à cause de leurs lunettes de ski.

Elle se saisit du DVD pour le ranger dans le boitier. Des vacances cultes qu'elle ne pourrait jamais oublié. Comme beaucoup d'autres choses en leur compagnie. La vie sans eux lui semblait presque impossible, elle ne savait pas ce que c'était à vrai dire. Mais pas le temps aux réflexions philosophiques, il fallait continuer de remettre tout avant d'aller se coucher. Jusqu'à un petit objet vint attirer son attention. Encore.

▬ Une boucle d'oreille avec une perle

Quel bijou divin, une fleur comme base, attachée une petite chainette en en argent où à au bout pendait une éclatante perle de culture. Rien de plus beau que tous les bijoux du monde, même le plus gros diamant ne rivalisait pas avec ce somptueux cadeau aux yeux café de la demoiselle. Pour ses vingts et un ans, il avaient fêté cela dans un bon restaurant au coeur de la ville et lorsque ce fut l'heure des cadeaux juste après la magnifique chanson d'anniversaire où ils avaient chanté faux, le petit écrin intrigua la jeune femme. D'habitude, les deux amis adoraient faire d'énormes cadeaux comme des peluches de la taille de Bambou ou autres du genre. Lorsqu'elle l'ouvrit et vit les deux boucles d'oreilles, les larmes montèrent instinctivement aux yeux et en perdit sa voix. Pourtant si bavarde, difficile de la faire taire en règle générale. Pendant de longues secondes, elle ne fit que contempler cette beauté sur la table et ne savait pas comment les remercier. Ils lui mirent chacune une boucle à l'oreille selon le côté qu'ils se tenaient. Elles lui allaient magnifiquement bien, se mêlaient aux cheveux éclaircis par des shampoing et sa peau hâlée de par ses origines. Rien qu'avec cela, Bou ressemblait à une princesse, les deux s'étaient ruinés pour les acheter car elle s'en souvenait très bien où elle les avait vus en passant devant une bijouterie sur la 34th Avenue, elle avait craqué dessus mais s'était détournée de ce coup de foudre après avoir vu l'énormité du prix. Tant pis, elle resterait avec ses fantaisies sur les oreilles. Clay qui l'accompagnait à son shopping n'avait pas oublié cette petite séquence, l'idée d'un cadeau mémorable pour sa majorité officielle parut donc un passage obligatoire.

« Tu es sublime avec. »
« On a bien fait de les prendre ! »
« Mais vous êtes fous ! Elles coûtaient la peau du cul ! »
« J'ai pas eu besoin de vendre le mien. »
« Ni moi. Mais qu'est ce qu'on dit ? »
« Merciiiiiiiiiiii ! »

Dans un cri presque hystérique, elle embrassa chacun son tour les deux compères sur la bouche. Pour eux, c'était souvent naturel et spontané, juste un petit bisou affectueux, rien de bien méchant mais qui pouvait en retourner plus d'un. A vingt et un ans, Bambou avait développé sa beauté dans toute sa splendeur : si elle avait cessé de grandir depuis le lycée, son corps fin avec de jolies formes n'avaient jamais laissé personne indifférent. Ses cheveux aux reflets châtains lui donnaient un air mutin et depuis qu'elle travaillait, elle s'achetait encore plus de fringues et accessoires, de quoi avoir un style plus qu'affirmé, remplit de couleurs. Après le lycée, chacun avait tracé sa route au niveau scolaire. Bou avait tourné sa carrière vers la coiffure, tout simple mais c'était elle à la maison qui taillait les franges de ses petites voisines et qui faisait les teintures de sa mère. Alors pourquoi pas … Les deux garçons choisirent aussi une voie, ils ne se voyaient plus tous les jours, seulement tous les deux ou trois jours. Les journées chargées, la fatigue, les devoirs, les corvées, les autres amis … De nouveaux facteurs à intégrer à leur petite autarcie. Heureusement qu'il y avait les weekend pour faire la java et parfois, Bambou descendait les escaliers de service pour aller troubler la plénitude de Ron, juste pour lui raconter sa journée. Et puisqu'en coiffure, elle était dans son élément, la voilà coiffeuse officielle de leur immeuble qu'ils n'avaient toujours pas quitté. Tondeuse, franges, couleurs, … on confiait notre chevelure et elle en faisait des miracles. Malgré ce plaisir à travailler, cette complicité entre eux trois lui manquaient, voilà pourquoi elle voulait absolument fêter son anniversaire avec eux, dans un bon restaurant italien choisit par les soins d'Aaron, expert en la matière.

Elle avait eu le droit à du champagne et un gâteau au chocolat avec des bougies dessus, le chef lui même chantant de sa voix forte un buon compleano, tout ce petit lot de surprise qu'elle avait espéré sans s'y attendre. Quelle soirée merveilleuse ! Pas aussi extravagante que les économies vidées pour la limousine destinée à Aaron où il s'amusait à sortir par le toit ouvrant pour hurler qu'il était le maitre du monde, ni aussi désopilant que les stripteaseuses pour Clayton qui en avait rougit jusqu'aux oreilles mais celui-ci était magique car c'était de magnifiques attentions. Elle avait eu aussi en cadeau une paire de chaussures rouge car elle en rêvait pour assortir avec un petit haut dégoté en solde de la part d'Aaron et Clay lui offrit un sac à main en cuir vert, pour la robe verte à pois blancs qu'elle avait trouvé avec lui dans une fripe. Que de mode mais quoi de plus essentielle pour une victime comme elle ? Les chaussures lui allaient parfaitement et le sac était divin. Encore des baisers, des étreintes avant de poursuivre les surprises. A pied, après lui avoir bandé les yeux, ils l'entrainaient quelque part. Il n'y avait pas eu de n'importe quoi, la jeune femme sentait gros comme une maison la connerie se pointer.

« Vous m'emmnez où ? »
« Quelque part, hein Clay ? »
« Ouaip, tu vas voir c'est génial ! »
« Alors pourquoi on marche et on y va pas en voiture ? »
« Pour éviter qu'on découvre le secret. »
« J'y comprends rien ! »
« Regarde par toi même. »
« Non mais … OH ! »

Après avoir marché, ils se trouvaient devant un immeuble prêt à être démoli, complètement abandonné mais le pan de mur sur le coté droit se retrouvait tagué d'inscriptions à son égard

BAMBOU LA PLUS BELLE PLANTE
NOTRE DINGUE DU SHOPPING ADOREE
JE T'AIME. CLAY
et à côté une flèche marqué MOI AUSSI ET PLUS. RON

Ainsi que d'autres. Ce fut le quart d'heure de déconne à prendre l'oeuvre en photo et se prendre devant, chacun leur tour à jouer les mannequins, même les trois ensemble après avoir calé l'appareil sur un carton, lui même tenu par une poubelle. Le reste de la soirée, même de la nuit, consista à courir dans New York, à rire entre deux verres et rentrer chez soi exténués mais heureux. La belle vie, vraiment.

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Elle retrouva l'autre boucle et mit les deux à ses oreilles. Avec ses cheveux plus blonds dut à deux années passées sous le soleil de la Grèce et la peau caramel, le blanc éclatant de la perle ressortit comme jamais. Elle se sentait toujours autant princesse avec et en sourit, tournoya sur elle-même avant de tomber sur le derrière, à cause d'une glissade.

▬ Une photo d'eux trois sur la plage d'Eros

Vous savez le genre « on est trop forts, on cadre comme des barbare pour rentrer à trois dans l'objectif ». Cela faisait sûrement à peine une semaine qu'ils étaient arrivés à Eros, le paradis sur Terre pour ces new-yorkais intoxiqués par la pollution, le bruit et la grisaille. Sur la photo, Aaron avait les lunettes de soleil au dessus du crâne, un sourire des plus apétissants, Bou avait déjà pris des couleurs et ses cheveux s'éclaircissaient chaque jour avec son petit sourire mutin et Clay se remettait d'un coup de soleil, juste légèrement rouge et mèche au vent. En arrière plan, la plage de rêve avec sable fin et mer bleue, un décor de carte postale. Aucun des trois n'avait l'air fin mais qu'importe, cette photo marquait le début d'une nouvelle vie, un nouveau tournant.

Il faisait très beau, comme toujours, et Bambou avait décidé d'une photo de groupe. Ils en avaient des tonnes faites à l'arrache, un peu leur marque de fabrique. Ils en avaient une à l'aéroport, tous fiers mais là cela marquait officiellement leur installation à Eros. Une envie de changer de vie, loin de tout, recommencer à zéro.

« Venez on se prend en photo ! »
« Pourquoi ici ? »
« Et pourquoi pas ? »
« Bon allez, en position ! Clay prends l'appareil. »
« Bien ma Bou ! »

Et voilà, en un clic, voilà la photo faite. Un bon recommencement, toujours ensemble et chacun ses raisons de départ. La jeune femme étouffait chez elle, un espace devenu trop petit pour son envie d'indépendance et lorsqu'on vit à New York, un salaire de coiffeuse ne suffit pas pour un logement, à peine une chambre de bonne sauf dans les quartiers sensibles où elle ne se sentirait pas à l'aise seule. Une envie d'ailleurs, le bout du monde n'était pas sa priorité, juste quitter cet immeuble. Une énième rupture, aussi douloureuse qu'habituelle, accéléra le processus. Il fallait partir, loin, là où elle pourrait vivre libre et sans contrainte, loin de tous ces ex et ces ratés. Alors qu'elle prenait le courrier, une brochure de voyages et pour tromper l'ennui, elle le feuilleta et d'un coup, ses yeux se posèrent sur cette île : Eros. Bien qu'elle vantait les mérites de l'amour, la jeune femme eut un coup de foudre pour cet endroit paradisiaque, très touristique ! Là bas, elle n'aurait pas de contraintes et il devait bien y avoir quelques célibataires en mal d'amour. Ce serait toujours mieux que de croiser tous les jours Ben et son sourire de rêve, ce type « incompatible à l'amour » comme il l'avait dit en guise d'adieu. Abruti … Alors, par curiosité, Bambou alla sur internet faire quelques recherches sur cette île. Du travail à gogo, le marché de l'immobilier peu exorbitant et du beau temps presque toute l'année, que dire de plus !

Un soir autour d'un verre entre amis, la jeune femme parla de son projet complètement fou ! Les deux jeunes hommes semblaient interloqués, ne pas comprendre cette situation. Mais Bou en rajouta, elle sortit des feuilles imprimées avec photos à l'appui, descriptions plus précises. Elle était déterminée.

« Mais tu vas pas partir toute seule ! »
«J'emmène toto, mon chat en peluche.»
« Je peux pas te laisser partir, je viens aussi. »
«Je suis grande, je saurais m'en sortir et peut être que je reviendrais vite, en mal de vous.»
« Et tu penses à nous ? Non, on ne peut pas te laisser partir »
« Tu partiras avec moi ou rien »
« Avec nous. »
« Vous êtes sérieux ?»

Les deux acquiescèrent. Si Aaron était un inconscient, Clay ne voulait pas la perdre. Alors il quitterait New York pour elle, la suivre au bout du monde. Une belle preuve d'amour, pour les deux garçons qui eurent le droit à une longue étreinte chacun, des baisers sur tout le visage et le plus beau sourire qu'elle ait pu donner. Trois jeunes partant à l'aventure. Ils étaient majeurs et le monde à leur pied, il ne restait qu'à en parler à la famille. Et lorsque sa mère en pleurs lui demanda combien de temps elle partirait, Bou ne répondit pas : un mois, six, un an, plus ? Elle ne savait pas, juste respirer loin de cette vie qu'elle avait toujours connu. Grandir tout simplement.

Un mois plus tard, ils embarquaient à l'aéroport en direction de ces îles grecques. Bambou avait carrément pris les caddies d'aéroport avec ses quatre valises (dont une de chaussures), son sac à dos, son sac en bandoulière, elle avait l'air d'une baroudeuse de choc, prête à affronter un nouveau monde, juste connu au travers des livres d'histoire, des brochures de voyages ainsi que quelques documentaires à la télévision. Première fois qu'elle prenait l'avion, que d'aventures en si peu de temps !

Deux ans plus tard, elle travaillait dans un café en bord de plage, un boulot sympathique, un peu stressant parfois mais cool la plupart du temps et y faisait beaucoup de connaissances, elle était connue pour son sourire et sa beauté. Ses cheveux devenus plus blonds grâce aux rayons chaud du climat méditerranéen et sa peau bronzée la rendait plus désirable, alors imaginez la en maillot de bain puisqu'elle allait se baigner presque tous les jours. Une nouvelle vie avec ses amis, toujours les mêmes attaches et donc toujours les mêmes problèmes, les quelques petits amis ne firent que traverser comme une étoile filante. De toutes façons, les mecs sont nuls, il n'y a que ses amis qui puissent la comprendre. Et elle les aimait, ils valaient toutes les histoires d'amour.

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Elle sourit avant de la remettre dans la boite et finit son rangement. Bambou entendu son portable sonner. Clay. Elle répondait en à peine deux sonneries. Mais elle ne sut pas coordonner ses mouvements, sa boite retomba encore. Elle rouspeta mais tant pis, son ami parlait d'une fille rencontrée sur le port. Plus intéressant et croustillant, bien qu'elle la maudissait déjà, inconsciemment. Ah, jalousie quand tu nous tiens !