Tout n'est pas peine perdu (Max)

—une femme de parole.

CASSANDRE ▬ « Maman, j’y vais. »
SA MERE ▬ « Rentre pas trop tard ma grande. »
CASSANDRE ▬ « Oué, oué. T’inquiète pas… »

Avait elle dit, tout en embrassant son labrador qui en bon acteur tentait de se donner des airs de chiens battus pour qu’elle l’emmène avec elle. Bien sur, il pouvait toujours courir, surtout lorsqu’il s’agissait de Maxence Emery, c’était chacun pour sa peau. A peine eu-t-elle claqué la porte, qu’elle alluma sa première cigarette de la journée. Une vilaine habitude qu’elle avait prise lorsqu’elle allait encore au lycée, et qu’elle n’arrivait pas à arrêter. Et oui, vous l’aurez sans doute compris, Mademoiselle Petridis était une grande fille, et allait depuis peu à l’université pour devenir un jour une grande journaliste.

Après être monté dans sa voiture, elle ouvrit de nouveau son sac pour vérifier qu’elle n’avait oublié aucun de ses dossiers. C’est certain qu’à sa 4eme ou 5eme vérification, elle n’allait pas se ridiculiser devant l’ami de son frère. Bon c’est sur, que depuis qu’elle le connaissait, elle n’avait fait que gaffer, et puis bon l’histoire du « baiser volé » n’était pas vraiment passé, c’était resté en travers de la gorge mais elle faisait mine d’avoir oublié.

Une fois qu’elle eut démarrée, elle ne manqua pas de mettre à fond la musique. Et dieu sait d’ailleurs comment n’était elle pas devenue sourde. Determinée à se retrouver rapidement dans le bureau du grand journaliste présumé, c’est une amande bien mérité qui la poussa à conduire moins vite, et qui d’ailleurs lui fit perdre un temps fou. Heureusement qu’elle était sortie de chez elle assez tôt.

Depuis le temps qu’elle attendait qu’il daigne lui accorder un rendez vous. Il faut dire que la dernière fois qu’ils s’étaient vu, ça n’avait pas été rose pour les deux.

(FLASH BACK)

MAXENCE ▬ «Tu devrais être plus subjective dans certaines parties. Je veux dire, il est important de savoir ce que tu veux, c’est une qualité chez un journaliste. »

Il était si mignon, qu’il ne remarqua même pas que la jolie brune s’était approché dangereusement de lui. Le dévorant des yeux, alors que lui était plongé dans des paroles presque incompréhensible. Elle lacha un petit « vraiment ? » sonnant faux pour qui a l’ouie fine, alors qu’il continuait à répondre naïvement.

CASSANDRE ▬ « Max ? »

Sa respiration était devenue assez rapide, une montée d’adrelaline sans doute. Elle avait envie de lui, là tout de suite, maintenant. A peine eux t-il tourner sa tête, qu’elle lui vola un baiser. Aucune réaction. Si ce n’est une tête surprise qu’il avait eu, mais comme une idiote Cassandre cru qu’il était tout aussi d’accord qu’elle pour franchir la seconde étape. N’attendant pas de se faire prier, elle lui sauta au cou, prête à faire sa première fois avec Monsieur le meilleur ami de son frére. Rien ne pouvait la retenir, si ce n’est… Si ce n’est le fait qu’il l’avait rejeté…

(FIN FLASH BACK)

En deux/ trois mouvements, sa voiture était garée juste en face de la bâtisse dans laquelle elle espérait travailler après son diplôme. Descendant adroitement de sa voiture. Un pied, puis l’autre avant de se lever de dessus son siège. A partir de ce moment, tout ses actions étaient calculés, hors de question de passer de nouveau pour une cruche. Même sa tenue était impeccable, elle l’avait choisi le jour où Maxence avait répondu à son mail en lui donnant rendez vous dans son bureau. Pas chez lui malheureusement.

Un petit sourire au coin, elle dévala rapidement les escaliers de l’établissement tout en demandant dés l’accueil l’endroit exacte où se trouvait le bureau de Maxence. Comme si elle ne le savait pas. Une fois devant son bureau, elle pris peine à frapper, tout en faisant le bruit du knock, knock avec sa bouche. Et finissant par entrée enfin, lorsqu’elle fut invitée à le faire.

CASSANDRE ▬ « Bonjour. »

Installé dans le fauteuil de son bureau, Maxence tournait dessus à la recherche du mot exact jusqu'à ce que le tournis ne lui vienne. Se redressant alors, il commença à faire les cents pas comme bien souvent lorsqu’il était plongé dans une intense réflexion, le mot lui monta alors à l’esprit, puis le reste de son idée. Ca y est le robinet des idées venait d’être ouvert, il fallait en profiter, retournant rapidement jusqu'à son bureau, il commença à taper dessus la suite tout en disant à voix haute ce qui lui venait en tête. Une fois cette partie de son article bouclé, Le danois se stoppa alors passant les mains derrière sa tête alors qu’il fixait les quelques lignes qu’il avait écrit. Pourquoi avait-il tant de mal aujourd’hui ? La réponse, il la connaissait déjà, il ne voulait pas l’admettre c’est tout. Quoi de plus normal, un homme de presque trente ans ne va pas admettre qu’il a complément perdu ses moyens fasse à une gamine de onze ans sa cadette. Apres sa fuite lâche de chez la jeune femme, Maxence était retourné voir d’ancienne conquête afin de se rassurer dans son estime. Quoi de mieux que de sortir avec une avocate de vingt six an pour regonfler son égo et oublier le fâcheux petit incident.

Il pouvait continuer de nier le problème, un jour tout ceci lui éclaterait en plein milieu de la figure mais pour le moment, il est bien plus facile d’ignorer un phénomène si l’on repousse la théorie de son existence. Magnifique concept que le déni.

On frappa alors à la porte et aussitôt, l’assurance qu’il avait retrouvé en quelques minutes venait de s’écrouler, il savait qui attendait derrière cette porte. C’était une deuxième entrevue forcée, la belle affaire ! Il est beau l’ami qui lui jette sa petite sœur dans les bras en lui menaçant de lui casser la gueule s’il la touchait… Au moins son bureau était un endroit sure, avec pleins de monde autour. Elle serait bien trop occupée à s’intéresser aux lieux.

« Entrez » lâcha t il finalement en replongeant directement le nez devant son écran.

*Bonjour ! BONJOUR Mais je rêve ! *pensa t il intérieurement scandalisé, elle s’était jetée sur lui la dernière fois et la, elle était aussi innocente que possible. Les filles de dix neuf ans, c’est plus ce que c’était.

« Salut » répondit-il nonchalant en posant enfin son regard sur elle. « Tu as autre chose à me montrer alors ? » ajouta t il afin de clarifier les choses.« La prochaine fois, envoie moi tes articles par mails, ça t'évitera de te déplacer jusqu'ici. »

Debout sur le pas de la porte, avait poussé doucement la porte lorsqu’elle fut inviter à le faire. D’un air des plus innocent elle lâcha un petit bonjour. C’est sur que ça lui donnait un air de fille pour qui les événements passés lui passer au dessus de la tête. Mais c’était loin d’être le cas. D’abord sa fierté en avait pris gros sur le coup. Et puis, bordel qu’est ce qu’elle le voulait. Son frère avait aussi été très interrogateur, et elle s’en était voulu de lui avoir menti.

Elle ne lui mentait jamais, mais elle savait qu’il n’allait pas adhérer au fait qu’elle avait tenté d’embrasser son meilleur ami. Au contraire, il allait d’abord s’énerver contre elle, ne plus lui adresser la parole, et dieu sait ce qu’il aurait fait au pauvre Maxence. Mais en parallèle, il y avait cet obsession nouvel pour le journaliste, et puis à par être doué, il était aussi très beau. Il hantait son esprit.

Enfin, elle était quasiment sur que ça ne soit pas un kiffe d’adolescente. C’est sur, le fantasme de vouloir se taper plus grand qu’elle était là, et puis c’était pas comme si c’était la première fois que ça lui arrivait. Non en fait, c’était la seconde fois qu’elle voulait sortir avec l’un de ses ainés. Ils n’avaient rien avoir avec les garçons de son école. Et puis question maturité, ils étaient parfaits.

Passant sa main droite dans ses cheveux, d’une façon presque naturelle, elle finit par dire à sa remarque. Qui lui déplu, mais dont elle s’avisa d’en commenter les fait :

CASSANDRE ▬ « ça ne me dérange pas de me déplacer jusqu’ici. »

Comme s’il lui fallait un dessin pour comprendre les sous-entendus du jeune homme. Mais bon, passons. C’était tout à fait normal qu’il réagisse comme ça, d’autant plus qu’il devait croire que s’était mal ce qui s’était passé chez lui. Elle finit par lui tendre un dossier plein de paperasses triées bien évidemment.

CASSANDRE ▬ « Enfin, j’ai écrit cet article sur les différences d’âge au sein des couples. »

Encore une fois, elle adopta un sourire des plus candides. Bon c’est sur qu’elle s’aventurait dans un terrain mimé, mais il n’avait pas non plus était clément avec elle. Alors qu’il avait pris ses feuilles, elle ajouta pleine d’un air presqu’insolent.

CASSANDRE ▬ « Tu verras que cette fois, c’est très subjectif. »

Elle en avait trop dit. Presque vengée de la dernière fois. Elle avait également joué de son frère pour qu’il accepte à nouveau de la rencontrer. C’était mal, elle le savait parfaitement, mais elle n’arrivait pas à faire autrement. Les battements de son cœur criaient : Maxence, Maxence, Maxence. Et puis, dés qu’il se daignait à poser ses yeux bleutés sur elle, elle se sentait rougir jusqu’aux os.

Jouant les patrons blasés, Maxence était décidé à lui faire comprendre qu’ici, c’était son bureau, il jouait à domicile, il avait l’avantage du terrain, elle allait donc devoir se soustraire à ses choix. C’est donc gonflé à bloc de bonnes résolution qu’il l’observa approcher. Sa manière de passer ses mains dans ses cheveux ébranla un instant sa volonté mais il tint bon, avalant la boule qu’il avait dans la gorge, il s’appuya sur l’un de ses accoudoir, comme un souverain ennuyé par sa cour. Evitant de s’avancer pour lui faire la bise comme il aurait du le faire, il préférait a présent éviter les « dérapages ». Pour avoir lui-même utilisé cette technique plus jeune, il allait prévoir les coups en traitre de l’ennemi.

« Comme tu voudras je pourrais également glisser un petit mot de ta part à des collègues qui ont des style assez différent des miens, il est toujours bon de cultiver les différences. »

Se détachant de son siège, il attrapa le dossier qu’elle venait de lui tendre. Avant de se figer quand elle lui indiqua le titre de ce nouvel article ! « Attaque personnelle de l’équipe adverse ! Qui a foncé droit dans les cages avec un but à la cinquième minute ! » 1-0 pour la gamine.
Se mordant légèrement la lèvre pour encaisser cette claque, l’esprit de combativité inébranlable de Max venait de se casser la gueule comme le plus beau des châteaux de cartes. L’anticipation, on avait dit hein ? retournant finalement dans son siège, il ne pouvait pas subir une fois de plus son regard car en un seul coup, elle était devenue maitresse de la partie. Il devait se rependre. Au moins derriere son bureau, il se sentait en sécurité, il y avait quelque chose pour les séparer. Levant rapidement les yeux pour voir s’il avait une issue de secours, il constata à son plus grand damne, qu’elle avait refermée la porte derrière elle en rentrant. Replongeant directement les yeux dans le dossier pour ne pas qu’elle s’aperçoive de ce qui se tramait dans son esprit, il se racla la gorge après quelques secondes de lecture :
Il avait une nouvelle carte en main !

« La volonté de recherche un partenaire plus vieux est souvent lié à un sentiment de protection souvent suivi par une volonté de découverte et d’apprentissage. » dit à haute voix alors qu’il lisait un extrait de son article.

Levant vers elle un regard dur digne d’un instituteur d’école, il reposa un instant le dossier avant de la fixer dans les yeux avec dureté, c’était le moment d’éveiller sa culpabilité, son frère lui avait toujours dit qu’il était très famille. Décevoir son frère était donc une chose qu’elle ne désirait pas.

« Pour faire une analyse, il faut déjà avoir vécu une expérience. Tu as fait lire cet article à ton frère ? je suis sure qu’il serait ravis »

Il était absolument sure de son coup, c’était un touché coulé qu’il avait fait mais pourtant elle ne semblait même pas ébranlé, en la voyant hausser des épaules, il plissa alors les yeux soupçons, qu’elle petite comédienne… Hum, il ne s’y laisserait pas faire, elle avait beau être une joueuse de poker à la classe internationale, il ne lui montrerait pas sa main pour autant. D’ailleurs, elle prenait bien trop d’assurance, il fallait tenter de la remettre en place.

« Pas spécialement, je pensais plutôt à l’inverse, il vaut mieux ne pas parler de ce que l’on ne connaît pas…Du tout.. » parvient il à répliquer alors qu’elle se penchait sur son bureau.

Oh !Oh ! Ce coup la, il le connaissait, il ne tomberait pas si facilement dans son piège, engageant un duel du regard avec elle, il n’était pas prés de dévier. Il était un homme fort, un homme mature, journaliste respecté, venant d’une bonne famille danoise qui était capable de se contrôler en toute circonstance, amortissant le choc de son sourire, il avait presque terminé la traversée du désert quand il tomba profondément, il avait regardé un quart de seconde, assez pour mémoriser les détails de sa poitrine parfaite et assez pour que cet image occupe son esprit ! Saloperie ! Se reculant sur son fauteuil, il se leva alors brusquement.

« Tu as soif ? Je vais chercher quelque chose à boire, je reviens, reste ici, installe toi ! » Lâcha t il de manière très saccadée avant de contourner son bureau et de raser le mur, disparaissant derrière la porte, il fonça à la machine à café, en fouillant nerveusement dans sa poche de la monnaie.

« Hé Maxence ! Ca va ? » Demanda le collègue alors qu’il lui tendait la main. « Qu'est ce qui t'arrive? tu as l’air tout rouge, c’est clair qu’il commence à faire une chaleur d’enfer la, l’été arrive »

« Impeccable » répondit le Danois en balayant le tout d’un mouvement de main et en s’appuyant contre la machine à café, voila il fallait penser à l’été, les soirées interminables avec les amis, les sorties à la plage, d’ailleurs à quoi pouvait elle bien ressembler en maillot de bain ? Plaquant sa main sur ses yeux comme c cela pouvait lui éviter de fantasmer sa vision, Maxence inspira profondément.

« Mouais » lâcha son collègue peu convaincu avant de filer en douce.

Récupérant son café, il commanda alors un thé pour Cassandre, de un pour justifier sa fuite du bureau, de deux par galanterie élémentaire. Inspirant profondément, il avait retrouvé son calme et son self-control.

« Je t’ai pris un thé, à ton âge, on ne boit pas encore de café »lâcha t il en ouvrant la porte à nouveau. L’arme sur l’épaule, il commençait déjà la contre attaque.

Haussant les épaules, elle ne se laissa pas prendre au piège. Elle se gratta la tête, comme pour réfléchir. Chose qu’elle fit d’ailleurs pour de vrai, et non pas pour se donner des airs intéressantes. C’est vrai qu’elle avait eu du mal à attirer son attention là où elle voulait le concentré. C’était un coup assez fatidique d’ailleurs comme coup, un truc de lycéenne qui apparemment marchait sur les hommes de plus de 20 ans.

Alors qu’elle avait enfin réussi à faire de lui ce qu’elle voulait, il trouva de nouveau le moyen de s’échapper. Elle soupira une fois seule, alors qu’elle prenait place enfin sur un siège. Ce n’était pas peine perdu, seulement si à chaque fois qu’elle arrivait à lui faire perdre ses moyens, il s’enfuyait. Ses plans vicieux risquaient de tomber à l’eau.

Elle l’entendait discutait avec l’un de ses collègues, mais ne chercha pas à savoir ce qu’ils se disaient. Autant jouer franc jeu, elle en profita pour remettre écrire sur sa feuille tout ce qu’il lui avait dit de faire depuis le début de leur rencontre. Il fallait bien qu’elle ait des trucs à dire à son frère, et puis c’était une façon de se justifier intérieurement de son comportement peu catholique.

Cassandre était plutôt le genre de fille qui le soir se bouffait par la culpabilité lorsqu’elle faisait quelques choses de pas bien. Mais en contraste il y avait cette nouvelle obsession pour le journaliste. En fait, s’il n’avait pas répondu à son baiser, peut être que… Non, enfin de compte il fallait beaucoup plus pour qu’elle daigne le laisser tranquille.

Une fois de retour, elle afficha un large sourire. Toujours très heureuse de le voir, c’est sur hein. Et puis elle avait eu le temps de réfléchir sur ses paroles. Des qu’il avait franchi la porte, elle avait pris la parole. Remarquant qu’il ne pris pas la peine de fermer la porte, tant pis pour lui. Elle croisa ses pieds en s’engageant dans un petit discours :

CASSANDRE ▬ «Je crois que tu as raison… Merci… je ne devrais pas parler de quelques choses que je ne connais pas.»

Abandonner aussi facilement, et puis quoi encore. Seul ceux qui ne connaissait pas Cassandre pouvait croire qu’elle avait baissé les bras. Elle faillit s’étouffer en buvant la première gorgée de son thé. C’était de la méchanceté gratuite tout ça. Si c’était comme ça, qu’il voulait se battre, il n’était pas aux bout de ses surprises. Comme si, elle allait se laisser faire sérieusement. Elle avait un ton un peu plus haut, sans pour autant avoir l’air de lui crier dessus. Non, elle le respectait bien trop pour se mettre à lui hurler dessus. Et puis ce n’était pas une ingrate, juste :

CASSANDRE ▬ « Au fait, merci d’avoir accepté de m’aider. »

Le thé étant encore chaud, elle le déposa sur le bureau utilisant son article comme dessous de verre. Puisqu’il n’était pas très satisfaisant, autant en faire un autre. Encore une fois elle soupira. Tout en se répétant qu’elle n’allait pas craquer, bien que la tentation était grande. Et non raté !

CASSANDRE ▬ « Tu sais, 11 ans c’est pas beaucoup. »

Elle avait dit cela comme si sa remarque était des plus banale. Enfin, elle l’était au fond, mais bon le fait qu’il lui rappelle à chaque fois qu’elle était encore jeune. Qu’elle portait des couches culottes lorsqu’il roulait ses premières pèles commençait sérieusement à l’agacer. Et puis, en plus elle n’était pas venue pour lui faire la guerre, enfin si mais s’il la considéré réellement comme une morveuse, pourquoi répondait-il à ses provocation.

CASSANDRE ▬ « A cause du thé, maintenant j’ai chaud. »

Avait-elle dit, en affichant un large sourire. Bon ok, c’était du pipo le coup de : je-n’écoute-pas-aux-portes. Et puis s’était tellement tentant, un mot à double sens. Il était d’ailleurs assez intelligent, pour savoir où elle voulait en venir.

Lui tendant son thé, il s’installa à son bureau ou un bon mètre de bois le séparait d’elle. Rien ne valait une bonne barrière visuelle pour se rassurer. Car soyons serieux, elle n’allait pas sauter sur ce bureau pour lui resauter dessus à nouveau. Il lui fallait arrêter d’imaginer ce genre de choses, un peu comme à la manière du monstre caché sur le lit, cette peur ne vit que parcequ’on la laisse vivre, s’il oblitère toute attraction, elle finira bien par se lasser de ce petit jeu. Il ne serait pas le jouet d’une gamine.

Quand elle le remercia de son aide, Maxence ne pu se retenir de lever les yeux au ciel, comme s’il avait eu le choix. Daniel lui avait collé une petite sœur en chaleur dans les pates et s’il osait lui dire la vérité, il était certain de se prendre une droite en pleine figure. Les grecs et leur caractère…J’vous jure… remontant les manches de sa chemise de ses avant bras, il la fusilla du regard alors qu’elle en remettait une couche.

« De rien, il est normal de donner des conseils pro-fe-sio-nels à la pe-ti-te sœur d’un ami. » répondit il bien clairement au cas ou l’information n’était pas monté au cerveau.

Apres tout 11 ans entre une génération, ça laisse des traces, ses jeunes sont bourrés de colorants et on subit les dommages des téléphones portables, peut être que la transmission et le traitement de l’info est devenu plus compliqué. HEIN ?
Il était loin d’avoir laissé tomber l’éponge et l’idée d’être un jouet dans les mains d’une gamine l’horripilait au plus au point. Il devait exploiter cette impression pour comprendre les images subliminales qu’elle avait mis dans son esprit.

Voila que maintenant, elle lui faisait une allusion nette et sans appel. Peut être que dans un coin sombre d’un bar après huit verre d’ouro, cette petite réplique aurait eu son effet mais la, il était dans son bureau, en pleine procession de ses moyens, il avait étanché ses besoins la nuit derrière avec une femme de son âge, ils ne jouaient définitivement pas dans la même cour. Finalement ce café avait été une excellente idée, il lui redonnait l’énergie qui lui avait manqué quelques instants plus tôt pour garder ce mur d’impassibilité. Buvant la dernière gorgée de son café, il tenta un panier pour jeter son gobelet et marqua avec succès, bon ce geste n’était pas d’une maturité exemplaire pour démontrer sa théorie mais cela lui redonnait une sensation de contrôle.

« Tu as chaud ? Rien ne t’empêche d’aller prendre l’air dehors, la porte de mon bureau est toujours ouverte » lui fit il remarquer alors qu’il affichait un sourire poli et terriblement tête à claques.

1 à 1 , le match entre la merdeuse et le bellâtre n’est peut être pas si prévisible que cela après tout. Les paris sont toujours ouvert. Fort de cet avantage, Maxxie n’était pas décidé à laisser passer cette chance, la meilleure défense, c’est l’attaque, il lui fallait continuer sur cette voix.

« D’ailleurs, si tu n’as que cet article infondé à me montrer… » lui dit il en affichant une mine peu convaincue. « Il me faut retourner à mon travail. »

*Allez retourne au vestiaire t’habiller gamine, la porte c’est tout droit derrière toi.* pensa t il victorieux alors qu’il reportait son attention sur son pc.

Puisqu’il semblait qu’il avoir remporté le nouveau match, bien décidé à la mettre hors jeu, elle allait être dans l’obligation d’en faire de même. La compétition s’était justement son domaine, et s’il voulait lui rappeler à chaque seconde qu’il était le plus grand, le plus fort, et le plus qu’il en va ainsi, mais autant vous mettre en garde qu’il jouait avec le feu.

Elle ne perdit pas pour autant de son sourire éclatant malgré la vilaine claque qu’elle venait de se prendre par son ainée, faute d’expérience sans doute. Si lui avait l’avantage d’avoir des années en plus, elle avait celui d’appartenir au sexe le plus ensorceleur. Et ça rythme s’était ses bijoux de famille qui risquaient d’en prendre gros. En régle général, Cassandre avait tout ce qu’elle voulait, où elle voulait, quand elle voulait. Déterminé donc à avoir le beau brun sous ses draps, elle était prête à quasiment tout pour y arriver.

Enfin bon, ne soyons pas répétitive comme lui avec cette histoire de différence d’âge. Et puis bon son frère allait aussi lui casser la gueule, en apprenant qu’il n’agissait pas bien avec sa sœur. En bon grec, il avait le sang chaud par moment, et la bile se n’était pas ce qu’il lui manquait. De toute façon, Cassandre n’avait nullement l’intention de mettre son frère au parfum.

La jolie grecque finit par se lever de sa chaise. De un vexé par l’attitude du danois qui l’avait quasi mis à la porte, mais également parce qu’elle était en rupture de stock de phrases chocs. Elle oscilla d’un sourcil en dilatant ses narines, sans répondre à son sourire, sur ce coup elle était fâchée. Ce qui était marrant avec elle, c’est son changement de caractère, elle pouvait passer du rire au pleure très facilement. Et lorsqu’elle n’avait plus le contrôle de la situation, elle était souvent fortement contrariée et difficile cette fois de cacher son amertume. Un peu froidement elle lança, tout en prenant la direction de la porte :


CASSANDRE ▬ «Oui, il faut que je parte de toute façon… A un de ces 4. »

Bizarrement, ses paroles la calmèrent. Alors qu’elle était prête à quitter la piéce, son cerveau bouillonnait. Elle ne lui avait pas tout dit, et sa bouche était en feu par l’envie irresistible de lui cracher sa pensée à la figure. Elle avait tenté de la garder pour elle, mais c’était sans compter sur son vilain franc-parler qui voulait faire face au grand vilain méchant loup face à elle :

CASSANDRE ▬ « Maxence… Je tenais à m’excuser pour la dernière fois. J’ai pas été sympa et puis je sais que ça ne se faisait pas. Mais ! »

Elle se frotta le front, prête à s’engager dans un long et ténébreux discours. Elle s’éclaircit la voix avant de reprendre :

CASSANDRE ▬ « Mais je n’aime pas non plus la façon dont tu me parles. J’ai beau être plus jeune que toi, ça ne te donne en aucun cas le droit de me mépriser pour autant. Aussi, si je suis réellement un fardeau pour toi, pourquoi ne me le dis tu pas clairement au lieu de tenter de me le faire comprendre par des sous entendu.»

Marquant de nouveau une nouvelle pose, elle savait exactement où elle allait. Le fixant tout droit dans les yeux, elle ne tenta même pas de baisser son regard comme lorsqu’elle était anéanti par quelqu’un ou quelque chose. Au contraire, elle était pour une fois très très sincère. Elle ne cherchait même pas à l’humilier en publique pour montrer à quel point c’était un vilain salop. Elle avait pour cela, pris un ton léger mais bien articulé. Avant qu’il ne daigne reprendre la parole, elle la lui vola, autant continuer sur sa lancé.

CASSANDRE ▬ « Cela dit, il y a un truc qui m’exaspère. J’ai bizarrement l’impression que tu te joues de mes sentiments. Tu sais, ça aussi c'est mal. En régle général lorsqu’on veut se débarasser de quelqu’un, on lui sort plutôt des phrases du type "t’es pas mon style" ou "on n’est pas sur la même longueur d’onde". Ton "t’es trop jeune" n’est pas du tout crédible. »

En rouvrant la porte qu’elle avait fermé sans pour autant lâcher la poignet enfin à sortir du bureau. A combien la partie déjà ? Elle avait encore d’autre choses à rajouter. Mais préféra tout de même à s’arrêter là. Tout en revenant à son bureau, elle pris sa paperasse qu’elle avait oublié de prendre pour enfin se décider à quitter la piéce sérieusement.

Tentant de se focaliser sur son travail, la concentration n’y était pas, certes, il avait commencé à taper quelques lignes mais il ne préférerait même pas se relire vu la médiocrité de celles-ci, des qu’elle serait partie, il effacerait tout et se mettrait enfin au travail.
Il ne trouvait pas qu’il avait tout particulièrement méprisant, c’est pour cela que quand elle lui adressa son au revoir, il leva vaguement la main, commençant déjà à soupirer de soulagement. Mais… Oui, il y a toujours un mais, elle ne pouvait pas simplement dire au revoir et disparaître par cette porte, un instant, il pensait qu’un duel interminable était encore lancé. Mais non, il l’avait jugé un peu trop vite, elle s’excusait enfin. Pas trop tôt ! On a pas idée d’allumer les gars comme ça alors qu’on a presque un flingue posé sur la tempe.

Ah..Ben voila… La suite l’aurait étonné aussi… Voila que c’était à présent sa faute et c’était tout particulièrement injuste. Il n’avait jamais agis comme un salaud en lui laissant croire que quelques chose était possible, des le début, il s’était montré très clair et son frère l’avait été également avec elle avant. Il n’avait aucune intention de lui faire du mal, c’était bien pour cela qu’il se refusait à avoir tout lien privilégié avec elle. Peut être avait il oublié qu’il parlait justement à une jeune fille et qu’il l’avait blessé mais elle l’avait poussé dans ses derniers retranchements. Affrontant son regard, il resta quelques secondes silencieux avant de finalement lui répondre.

« Reporte la faute sur moi si cela peut te consoler, il est vrai que je joue à merveille le méchant loup » répondit il alors qu’il récupérait un dossier dans une pile de document. Se levant de son bureau, il se dirigea vers la sortie, s’arrêtant devant elle pour la fixer dans les yeux.

Que voulait-elle entendre, qu’elle était belle et désirable ? Non ça jamais, il ne pourrait l’admettre sinon tout allait à nouveau basculer et il n’était pas certain de réussir à contenir un deuxième assaut. S’il fallait lâcher un pieu mensonge, alors il allait le faire. Apres tout, il était le seul à vouloir sauver les apparences dans ce jeu de dupes.

« Je te pensais un peu plus fine pour saisir que mon départ soudain de la dernière fois t’avait éclairé. Alors ne te fais pas passer pour une sotte, tu n’es pas crédible. Comme je te l’ai déjà dit, j’ai rendu un service à ton frère. Tu as un talent certain pour écrire, te l’avouer ne veut pas dire automatiquement que tu peux te permettre de venir ici et de jouer avec moi comme tu allumerais un collègue de classe. »

Bon, pas la peine de continuer sur sa lancée même s’il avait encore beaucoup de choses à dire mais en cet instant, il la maudissait pour avoir joué avec lui et l’avoir torturé, comme elle l’avait fait. Au moins, il espérait qu’elle avait conscience qu’en jouant à se jeu, elle aussi pouvait se faire mal. « Bonne continuation tout de même, tu as mon mail, si tu rencontre des soucis, tu sais ou me joindre. » ajouta il avant de quitter son bureau pour se rendre dans celui de son supérieur. Faisant quelques mètres, il lâcha alors plus fort. « D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur » lança t il en levant sa pile de documents en signe d'adieu, la laissant la avec cette citation.
Sans doute le prenait elle à présent pour un salaud mais s'il avait fallu ce mal pour que ce jeu malsain s'arrête alors c'était un moindre mal, il avait au moins le souvenir de cette soirée pour lui et elle avait au moins quelques notions en plus sur la vie et ses rouages.